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MAGENDIE FRANÇOIS (1783-1855)

Médecin français, un des pionniers de la physiologie expérimentale. Son père, chirurgien renommé de Bordeaux, vient à Paris avec son fils au début de la Révolution ; mais, passionné par les idées nouvelles, il ne s'occupe guère de l'éducation de l'enfant. Celui-ci est assez brillant pour entreprendre ses études médicales à seize ans et faire partie, à dix-neuf ans, de la seconde promotion de l'internat, récemment créé. Il devient prosecteur de faculté et vit pauvrement lorsqu'un héritage inattendu lui échoit ; deux ans durant, il mène une existence gaie et fastueuse, puis revient, pauvre comme avant, à la médecine. Intéressé par l'anatomie comparée, il obtient de Cuvier d'entrer à la section de zoologie du Muséum et soutient sa thèse en 1808 avec un Essai sur les usages du voile du palais avec quelques propositions sur la fracture du cartilage des côtes.

 Sa clientèle et, ensuite, son service hospitalier ne le détournent pas de l'étude de l'anatomie, de la chirurgie et surtout de la physiologie. L'image rétinienne, la déglutition, le tube digestif, le sens olfactif, le liquide céphalo-rachidien font l'objet de nombreux mémoires à l'Académie des sciences. Il démontre, en 1822, le rôle sensitif des racines postérieures et le rôle moteur des racines antérieures de la moelle épinière, précisant ainsi les travaux de Bell. En 1813, il publie un Précis élémentaire de physiologie.

Il s'intéresse à l'action des substances chimiques sur la moelle épinière et en détermine le rôle grâce à de nombreuses expériences sur l'animal. Ces expériences le conduisent à une étude scientifique des médicaments, qu'ils soient hérités des siècles précédents (et encombrés de poudres magiques) ou nouvellement mis au point. Magendie sut utiliser les données historiques établies par ses prédécesseurs, y joindre ses observations personnelles et celles de ses contemporains et, par l'expérimentation sur l'animal, prévoir l'action de ces drogues sur l'homme. Il jeta ainsi les bases scientifiques de la pharmacologie moderne. Dans son Formulaire pour l'emploi et la préparation de plusieurs nouveaux médicaments (1821), il introduit en thérapeutique la noix simple vomique (Pelletier et Caventou venaient d'isoler de cette plante la strychnine dont il étudie les effets), la morphine, la brucine, le cyanure de zinc et d'iode, la narcotine, l'acide prussique, la digitaline, l'émétine (extraite de l'ipéca et qu'il a découverte avec Pelletier en 1817). Le premier, il propose l'injection directe dans le sang des matières médicamenteuses. Ses recherches sur les carences nutritionnelles en font un précurseur de la découverte du rôle des vitamines. Il a également pressenti le mécanisme de l'anaphylaxie (1839). En outre, il publie de nombreux travaux sur la rage, la fièvre jaune, le choléra morbus, le sang, la contagion des maladies infectieuses.

En 1831, il succède à Laennec à la chaire de médecine au Collège de France, y installe un laboratoire et crée la chaire de physiologie. Dix ans plus tard, il se choisit un préparateur : c'est Claude Bernard. Il quitte son service à l'Hôtel-Dieu en 1845, après s'être rendu célèbre par son horreur des saignées, son traitement par la diète et l'eau fraîche ; il prescrit de remplacer l'eau par du rhum pendant le choléra de 1832, dont il nie farouchement la contagiosité. Il commet d'autres erreurs retentissantes telles que le refus de l'anesthésie et le rejet du microscope, erreurs que son orgueil extrême lui interdit de reconnaître ensuite. Il fut notamment membre de l'Académie de médecine et de l'Académie des sciences, rédacteur en chef avec Béclard du Nouveau Journal de médecine, chirurgie et pharmacie et président du Comité[...]

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