GRANET FRANÇOIS MARIUS (1775-1849)
C'est à Aix-en-Provence que Granet reçoit sa première formation dans une de ces écoles gratuites de dessin qui ont préparé toute une génération d'artistes à la fin du xviiie siècle. Il décide de devenir peintre d'histoire et de monuments, sous l'influence du paysagiste aixois Constantin. Vers la fin de la Révolution, il est à Paris, travaille dans l'atelier de David avant de partir pour l'Italie en 1802. Comme Ingres, dont il est un des compagnons, Granet devient un Romain. Sans cesse il dessine et peint la ville et sa campagne, montre les monuments et les points de vues célèbres, et se fait une spécialité des intérieurs d'églises et de monastères, qu'il expose avec succès aux Salons de Paris. Peintre savant de vues architectoniques, il rend avec précision l'atmosphère secrète et poétique de lieux un peu délaissés. Son amitié avec le comte de Forbin, devenu directeur des Musées royaux pendant la Restauration, lui vaut d'accéder aux postes de la carrière administrative des beaux-arts : Granet est nommé conservateur du musée du Louvre en 1826, et en 1830, directeur des galeries historiques de Versailles pendant toute la monarchie de Juillet. Son œuvre est surtout connue par le riche fonds de peintures et de dessins qu'il a légué au musée de sa ville natale. Baudelaire a critiqué ses « vieilleries gothiques » ; nous sommes plus sensibles à l'évocation d'une lumière romaine tout idéale, proche déjà de Corot dans ses petits paysages. Dans les aquarelles de la fin de sa vie, le coloris est délicat, le dessin, suggéré, comme fondu dans les larges passages du pinceau.
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Écrit par
- Jean-Pierre MOUILLESEAUX : historien de l'art, chargé de mission à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites
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