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LOUVOIS FRANÇOIS MICHEL LE TELLIER marquis de (1641-1691)

Louvois - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Louvois

Fils du chancelier Michel Le Tellier, Louvois est associé par son père, dès 1662, à la charge de secrétaire d'État à la Guerre dont il a reçu la survivance, charge qu'il exerce pleinement à partir de 1677. Louis XIV l'appelle à son Conseil en 1672. Homme dur, exigeant et d'un abord difficile, Louvois est un travailleur ordonné et méthodique, capable de passer des détails de l'administration aux problèmes généraux. Il sert avec passion la politique de Louis XIV. Louvois n'a guère modifié l'organisation fondamentale de l'armée esquissée par son père. Son œuvre néanmoins considérable consiste en la mise sur pied d'une armée aux effectifs importants, régulièrement entretenue et aux ordres du roi. Il poursuit les abus dans la gestion des régiments et compagnies, par la multiplication des revues et inspections, et établit une discipline rigoureuse. L'avancement des officiers est réglementé par l'institution de l'ordre du tableau qui, tenant compte de l'ancienneté, permet aux roturiers d'accéder aux mêmes grades que les nobles (1675). Louvois participe à la fondation de l'Hôtel des Invalides pour les vieux soldats (1674). L'armée est adaptée à l'évolution de l'art militaire par l'organisation d'institutions d'avenir : Royal-artillerie, corps de dragons, milice royale recrutée par tirage au sort (1688), ainsi que par l'adoption du fusil et de la baïonnette à douille. Il organise des dépôts de vivres destinés à rendre l'armée plus mobile. L'activité de Louvois ne se borne pas à l'armée. Il reçoit la surintendance des Postes. Rival de Colbert à qui il succède dans la charge de surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures (1683), il participe à la plupart des décisions de politique générale. Son nom reste attaché à deux mesures odieuses : manquant de réalisme contre son habitude, il inspire la dévastation du Palatinat (1689) ; en revanche, il ne fait qu'accepter l'idée des dragonnades mais en limite les effets. Louvois ne fut pas un grand politique mais un administrateur de grand talent et d'une rare énergie. Son fils Barbezieux devait lui succéder au secrétariat d'État à la Guerre.

— André CORVISIER

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, professeur à l'université de Rouen

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Louvois - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Louvois

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