TRUFFAUT FRANÇOIS (1932-1984)
Truffaut l’artisan
À la réussite des 400 Coups succède l’échec de Tirez sur le pianiste, tandis que Jules et Jim remporte un succès inattendu, un peu à cause de l’audace du sujet apparent (le couple à trois), et, surtout, parce que le public, qui a pour Catherine (Jeanne Moreau) le regard ébloui de Jules (Oskar Werner) et Jim (Henri Serre), se laisse emporter par le tourbillon de ce film à la fois léger et tragique.
L’originalité de François Truffaut est d’être à la fois un créateur, un artisan minutieux et exigeant, et un entrepreneur. Un peu grâce à son beau-père Ignace Morgenstern, important distributeur qui produit Les 400 Coups, il fonde en 1957 Les Films du Carrosse (en référence au Carrosse d’Or de Renoir), qui produira tous ses films, lui assurant son indépendance, même lorsqu’il est coproduit par une major hollywoodienne (Les Artistes associés). Sans cesse à l’écoute du public, Truffaut redresse la barre à chaque fois que celui-ci boude ses audaces. Ainsi, La mariée était en noir et Baisers volés succéderont à l’échec de La Peau douce et de l’ambitieux Fahrenheit 451. Cette attention au public se retrouve dans celle que Truffaut porte à ses scénarios. Lui qui a prôné la primauté de la mise en scène sait bien que celle-ci commence avec le scénario. C’est une des nombreuses leçons qu’il tire de ses entretiens avec Hitchcock, publiés en 1966 et devenus le best-seller des livres sur le cinéma.
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Écrit par
- Joël MAGNY
: critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux
Cahiers du cinéma
Classification
Médias
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