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FRANÇOIS (1936- ), pape (2013- )

Les adversaires du pape François

Le pape François et le pape émérite Benoît XVI - crédits : Maurix/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Le pape François et le pape émérite Benoît XVI

Dès le début de son pontificat, le nouveau pape a irrité les fidèles et les nostalgiques de Benoît XVI, qui se considéraient comme les garants de la mémoire et de l’œuvre du « pape émérite ». Celui qui a choisi de se retirer dans le monastère Mater Ecclesiae, situé dans les jardins du Vatican et aménagé dès 2012 pour l’accueillir, n’aurait-il pas dû renoncer à son titre de pape (fût-il « émérite ») et rejoindre le corps des cardinaux, voire retourner dans sa patrie natale pour sa retraite ? Sa présence pour ainsi dire « en voisin » a-t-elle empêché François de réaliser certaines réformes auxquelles Benoît était hostile, lui qui avait été le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le collaborateur le plus proche de Jean-Paul II ? Son décès, en décembre 2022, met en tout cas un terme à la question et ouvre pour le « Synode sur la synodalité » (2021-2024) une possibilité de se dérouler en dehors de l’influence du prédécesseur de François.

Au-delà de la figure de Benoît XVI, la plupart des opposants du pape François appartiennent au camp des conservateurs ou des traditionalistes, soit une part importante des catholiques restés pratiquants en Europe et en Amérique du Nord. Dans une Église catholique en déclin, c’est avant tout dans leurs rangs que naissent des vocations de prêtres. C’est aussi vers eux que se tournent nombre de jeunes catholiques, qui se reconnaissent dans l’institution facilement identifiable prônée par les catholiques traditionalistes. Ces derniers restent attachés à la messe selon le rite dit « extraordinaire », la messe en latin dont Benoît XVI avait largement autorisé la célébration (dans le motu proprio SummorumPontificum de juillet 2007). C’est d’ailleurs sur cette question qu’en 2021 l’opposition des traditionalistes à François se manifesta ouvertement à l’occasion de la publication du motu proprio Traditioniscustodes. Ce dernier restreint en effet fortement la liberté de célébrer la messe en latin, celle-ci dissimulant, selon le pape, le rejet partiel ou total du concile Vatican II.

Dès le lendemain de l’élection de François, les traditionalistes, dont d’importants cardinaux nommés par Benoît XVI et privés plus tard de leur charge par François, ont pris leurs distances avec lui. Le fossé n’a cessé de se creuser par la suite. Sa manière d’être pape – son « style » – les dérange. Des vaticanistes distingués (surtout des Italiens), des médias et des réseaux sociaux traditionalistes n’ont cessé de propager la rumeur affirmant que François est un pape colérique, irascible, autoritaire, médiocre intellectuellement – l’exact opposé en somme de son prédécesseur. Ils se sont toujours levés pour faire barrage aux tentatives, limitées, d’ouverture pastorale de François – aux divorcés remariés, aux couples homosexuels, à l’ordination d’hommes mariés, à l’accès des femmes au diaconat –, s’érigeant en défenseurs de la Tradition et de la Vérité théologique, et allant jusqu’à invoquer l’infaillibilité des prédécesseurs du pape quand ils le jugeaient nécessaire.

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Bénédiction papale du pape François - crédits : Maurix/ Gamma-Rapho via Getty Images

Bénédiction papale du pape François

Le pape François - crédits : Alessandra Benedetti/ Corbis News/ Getty Images

Le pape François

Le pape François et le pape émérite Benoît XVI - crédits : Maurix/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Le pape François et le pape émérite Benoît XVI

Autres références

  • BENOÎT XVI JOSEPH RATZINGER (1927-2022) pape (2005-2013)

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    Après sa renonciation et l'élection de François à la tête de l'Église, il a vécu presque dix années au monastère Mater Ecclesiæ, au Vatican, en portant le titre inédit de « pape émérite ». Conformément aux engagements qu'il avait pris de faire « preuve de révérence et d’obéissance inconditionnelle...