FRANÇOIS (1936- ), pape (2013- )

Le pape François et la crise des migrants

Dès son installation au Vatican, François l’Argentin est confronté à la grave crise des migrants qui frappe l’Europe (et en particulier l’Italie). De nombreux réfugiés politiques ou économiques tentent de rejoindre en masse l’Union européenne et risquent la mort en traversant la Méditerranée. En juillet 2013, il effectue le premier voyage de son pontificat à Lampedusa, île italienne située entre la Sicile et la Tunisie où échouent continuellement, vivants ou morts, les migrants partis de Libye et d’autres rives de la Méditerranée. François dénonce la « mondialisation de l’indifférence ». La question de l’accueil des migrants et de l’étranger en général devient l’un des grands thèmes de son pontificat, non seulement à l’occasion de déplacements – en 2016, sur l’île grecque de Lesbos, d’où il ramène trois familles de réfugiés syriens musulmans ; en 2023, à Marseille, où il dénonce le « fanatisme de l’indifférence » –, mais aussi dans ses déclarations, en particulier dans l’exhortation apostolique Evangeliigaudium (novembre 2013), dans laquelle il affirme que les flux migratoires étant devenus structurels, l’accueil des réfugiés est désormais inévitable. En 2015, il lance un appel « aux paroisses, aux communautés religieuses, aux monastères et aux sanctuaires de toute l’Europe » pour qu’ils accueillent chacun une famille de réfugiés. Ces appels à un accueil inconditionnel suscitent résistances et critiques, notamment de la part des leaders politiques nationalistes et des intellectuels souverainistes. Le pape est accusé de culpabiliser les Européens et de mettre en danger des nations incapables d’intégrer un flux continu d’arrivants issus de cultures trop différentes. Ceux-ci sont en outre majoritairement de religion musulmane, spécificité que le pape omettrait de rappeler, un silence qui lui est vivement reproché aussi bien dans l’Église que parmi les non-croyants.