ROOSEVELT FRANKLIN DELANO (1882-1945)
Franklin Delano Roosevelt, trente-deuxième président des États-Unis (1933-1945), accède au pouvoir dans le contexte de la dépression économique mondiale qui a suivi le krach de Wall Street de 1929. Conscient que la crise est autant psychologique qu'économique, il entend redonner confiance aux Américains et met rapidement en œuvre une série de mesures, le New Deal, destinées à redresser l'économie. Alors que la situation internationale se dégrade, Roosevelt doit, dans un premier temps, composer avec la tradition isolationniste de l'opinion, qui l'empêche de soutenir pleinement les démocraties menacées par l'expansionnisme nazi ou japonais. C'est l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, en décembre 1941, qui lui permet d'engager son pays dans la Seconde Guerre mondiale. Sa mort, le 12 avril 1945, l'empêche de voir la fin des hostilités et d'effectuer le quatrième mandat pour lequel il venait d'être réélu.
« Les 100 jours »
Issu d'une famille aisée, Franklin Delano Roosevelt fréquente les meilleures écoles privées, l'université Harvard puis celle de Columbia. En 1905, il se marie avec une cousine lointaine, Eleanor, nièce du président Théodore Roosevelt. Mais, à la différence de son oncle par alliance, Roosevelt est démocrate et se présente sous cette étiquette aux élections sénatoriales de l'État de New York en 1910. Élu, il se range aux côtés des progressistes et se rallie en 1912 à la candidature de Woodrow Wilson. Le succès de son chef de file lui permet d'entrer dans le cabinet, comme secrétaire adjoint à la Marine (1913-1921). Fidèle wilsonien, Roosevelt est, à l'élection de 1920, le candidat démocrate à la vice-présidence, néanmoins il ne peut empêcher la victoire des républicains. En 1921, il est frappé par la poliomyélite mais recouvre partiellement l'usage de ses jambes. Dès lors, avec l'aide de sa femme, il entreprend une lutte énergique contre les effets de la maladie. Loin d'abandonner la vie politique, il y trouve l'occasion de manifester le goût de l'effort. À demi-paralysé, mais plus mûr, plus instruit, il incarne paradoxalement l'optimisme. En 1928, il est élu gouverneur de l'État de New York et réélu en 1930. Les mesures qu'il a prises pour combattre le chômage le font connaître dans le pays tout entier. Le Parti démocrate, écarté du pouvoir depuis onze ans, le désigne comme son candidat à la présidence ; il est élu triomphalement en 1932, avec 57,3 p. 100 des voix et l'appui d'un Congrès à majorité démocrate.
« Les 100 jours » qui suivirent son accession à la présidence furent marqués par une série de mesures économiques et financières spectaculaires. Roosevelt fit fermer toutes les banques et ne leur permit de rouvrir que sous le contrôle du Banking Act. Puis, après avoir abandonné l'étalon or, il fit adopter un certain nombre de mesures dont les plus connues concernent l'établissement de l'Agricultural Adjustment Act (A.A.A.), la commission sur les opérations boursières, le National Industrial Recovery Act (N.I.R.A.), le Public Works Administration (P.W.A.), la Tennessee Valley Authority. D'autres mesures devaient contribuer à reconstruire l'économie et les finances et transformer profondément la législation sociale (Fair Labor Standard Act, National Labor Relations Act, Social Security Act).
Ces mesures, élaborées par une équipe, dont le fameux brain trust composé au départ de cinq professeurs, d'un juge et d'un juriste, n'ont pas été de simples réponses « pragmatiques » à une situation de crise. Elles révèlent des choix et des orientations politiques et économiques bien précises : restructuration de l'économie capitaliste, intervention croissante de l'État dans l'économie, intégration des organisations syndicales, etc. Ces mesures devaient susciter[...]
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Écrit par
- Marianne DEBOUZY : professeur à l'université de Paris-VIII
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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