ROOSEVELT FRANKLIN DELANO (1882-1945)
Roosevelt dans la guerre
Au milieu de ces difficultés, le président fut réélu une troisième fois sur la base d'un programme qui affirmait : « Pas de troupes américaines outre-Atlantique. » Au même moment, Roosevelt prenait un certain nombre de mesures permettant aux États-Unis de jouer le rôle d'« arsenal de la démocratie ». En mars 1941, il signait la loi du prêt-bail, puis faisait adopter par le Congrès des mesures concernant la défense nationale. En août 1941, Roosevelt et Churchill élaboraient la charte de l'Atlantique et, en novembre, le président autorisait l'armement de la marine marchande américaine.
Après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, Roosevelt organisa la production de guerre américaine dans un temps record, profitant du soutien du Congrès et de la nation. Au cours de la guerre, Roosevelt participa à un certain nombre de conférences avec ses alliés pour mettre au point une stratégie et des objectifs à long terme : en janvier 1943, la Conférence de Casablanca réunit Roosevelt, de Gaulle, Giraud et Churchill. En août, Roosevelt vit Churchill à Québec et en septembre à Washington. En novembre, il rencontra Churchill et Tchiang Kai-chek en Afrique du Nord, Churchill et Staline à Téhéran, puis Churchill et Ismet Inönü au Caire. En février 1945, à la Conférence de Yalta, des plans furent faits pour la défaite de l'Allemagne, l'entrée en guerre de l'U.R.S.S. contre le Japon, l'organisation des États-Unis, la division de l'Allemagne en zones et la reconnaissance de « zones d'influence » des deux grandes puissances. À l'époque de la guerre froide, les ennemis de Roosevelt lui reprocheront d'avoir fait la part trop belle aux Soviétiques dans les accords de Yalta. Mais sa mort brutale survenue le 12 avril 1945, à quelques mois de la fin de la guerre, empêche de dire comment il aurait abordé les problèmes nouveaux de la capitulation germano-japonaise et de la paix.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré les assurances fréquemment réitérées au « camp démocratique », la politique de Roosevelt fut singulièrement attentiste et même parfois louvoyante. S'il est vrai que le soutien à l'allié d'abord le plus menacé, le Royaume-Uni, fut un de ses traits caractéristiques, il n'en fut pas toujours de même des autres alliés, puissants ou diminués. Une partie des difficultés de l'après-guerre est incontestablement due aux mesures tour à tour traditionalistes et progressistes prises par le président et par son équipe durant les phases successives du conflit mondial.
Sur le plan de la politique intérieure, la présidence de Roosevelt représente un moment crucial dans l'histoire des États-Unis. Elle est marquée par un très net renforcement du pouvoir présidentiel, par l'extension des pouvoirs du gouvernement fédéral au détriment du droit des États et par la remise en marche du capitalisme par des initiatives planistes. Loin d'avoir été une révolution, le New Deal a assuré la survie de l'ordre existant.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marianne DEBOUZY : professeur à l'université de Paris-VIII
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
AFL-CIO (American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations)
- Écrit par Claude JULIEN et Marie-France TOINET
- 6 913 mots
- 2 médias
...Maison-Blanche, avait fait fondre les effectifs de l'A.F.L. (3 500 000 membres en 1923) et la chute avait encore été accélérée par la grande crise de 1929-1930. Pour relever l'économie du pays, Franklin D. Roosevelt, ayant besoin de l'appui des syndicats, ne négligea aucun effort pour les aider. Ainsi, après Theodore... -
CRISES ÉCONOMIQUES
- Écrit par Jean-Charles ASSELAIN , Anne DEMARTINI , Pascal GAUCHON et Patrick VERLEY
- 21 855 mots
- 14 médias
Le président Roosevelt, dès l'inauguration de son mandat en mars 1933, affirme résolument la priorité au redressement économique national sur tous les impératifs internationaux. C'est aussi dans un cadre national que se développent les politiques de reprise des autres grands pays. L'interprétation de... -
DOUGLAS WILLIAM ORVILLE (1898-1980)
- Écrit par Marie-France TOINET
- 768 mots
Fils d'un pasteur presbytérien itinérant qui prêchait dans les petites communautés de l'Ouest américain, que l'on appelait encore la Frontière, William Douglas a une enfance d'autant plus pauvre que son père meurt lorsqu'il a six ans. Sa mère s'établit dans l'État de Washington...
-
EISENHOWER DWIGHT DAVID (1890-1969)
- Écrit par André KASPI
- 799 mots
- 5 médias
David Dwight Eisenhower fut le trente-quatrième président des États-Unis. Il gouverna de 1953 à 1961.
Né dans une modeste famille, de tradition mennonite, Eisenhower vécut dans le Kansas à Abilene, puis entra à l'Académie militaire de West Point (1911-1915). Au cours de la Grande ...
- Afficher les 23 références