FRANZ MARC / AUGUST MACKE. L'AVENTURE DU CAVALIER BLEU (exposition)
Un art des temps nouveaux
Le principe d’une double exposition ponctuée de confrontations avec les artistes que Marc et Macke ont pu ensemble admirer impliquait une sélection – près d’une centaine d’œuvres – particulièrement délicate à doser. Le parti qui a été suivi à New York par Vivian Endicott Barnett, commissaire américaine, tend à maintenir une évolution équilibrée qui, fatalement, en raison de la stature exceptionnelle de Franz Marc, tend à ne pas rendre compte suffisamment de la spécificité de Macke. La genèse de l’Almanach du BlaueReiter que les commissaires françaises, Cécile Debray et Sarah Imatte, ont placée au centre de l’exposition parisienne, vient amortir cette disparité qui fut au cœur d’une histoire ouverte par le mouvement inoubliable du Cheval dansun paysage (Marc, 1910 ; Folkwang Museum, Essen), malheureusement absent de l’exposition. On n’en reste pas moins impressionné par l’insistance qui sous-tend un tel mouvement de prise de conscience. L’« animalisation », terme forgé par Franz Marc, dit assez à quel point un tel concept ne pouvait sans violence se dissoudre dans un style. Les devantures et les vitrines de Macke, quasiment à l’opposé, expriment, sous un autre mode, un irréductible besoin d’harmonie et de lucidité. Marc et Macke voulaient un art pour leur temps, pour des temps nouveaux. Ils l’ont trouvé avec et aussi malgré ce qui les animait. L’obscur conflit qui était en eux les a réunis pour que s’exprime une « nécessité intérieure ». Telle cette « seconde vue » qu’ils voulaient faire advenir ?
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Écrit par
- Éric DARRAGON : professeur émérite d'histoire de l'art contemporain à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Média