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SANDBACK FRED (1943-2003)

Fred Sandback est l'un des sculpteurs les plus originaux du courant minimaliste américain. Alors que Carl Andre, Donald Judd, Robert Morris, avec les formes élémentaires qu'ils ont utilisées et le rapport de celles-ci à l'espace, ont mis l'accent sur la présence, Sandback a joué de la dématérialisation, en ayant recours à du fil tendu dont la disposition engendre des volumes ou des plans virtuels.

L'artiste est né en 1943 à Bronxville, dans l'État de New York. Il a effectué ses études à Yale University (New Haven, Connecticut) de 1962 à 1966, puis à la Yale School of Art and Architecture, de 1966 à 1969. Déjà au fait de l'art de ses prédécesseurs immédiats dans le domaine de la sculpture abstraite – Robert Morris, Carl Andre, Dan Flavin, Donald Judd ou Sol LeWitt –, il s'engage dès 1966 dans la voie qui sera la sienne, en dessinant au trait des projets qui marquent sa volonté de créer des structures primaires, définies par rapport à l'architecture et à un espace donné. Sa sculpture ne sera jamais autonome. Ses premières œuvres, en 1968-1969, sont faites de tiges métalliques peintes de façon industrielle, souvent complétées par de la corde élastique : allant le plus souvent du mur au sol, elles figurent dans l'espace, grâce à leurs traits droits et nets, des volumes géométriques simples seulement dessinés par leur contour. Immatérielles, ces figures sont disposées selon les principes de la répétition et de la juxtaposition, comme le montre l'œuvre Untitled (1968-1983) appartenant au musée de Grenoble, composée de quatre modules parallélépipédiques verticaux et identiques.

De là, Sandback va passer à l'occupation de l'espace entier, qu'il structure par quelques fils tendus en matière acrylique, teints d'une seule couleur (noir, bleu, rouge, jaune) ou polychromés au moyen de la même gamme primaire. Un fil part d'un mur et rejoint le mur opposé, va d'un angle à l'autre, du sol au plafond, du plafond à un mur puis au sol, leur addition et leur disposition créant des plans, un trapèze, un rectangle, un triangle, ou des volumes virtuels, qui structurent l'espace et produisent parfois des illusions d'optique.

En même temps, Sandback élabore dans ses dessins, de façon systématique, un répertoire de toutes les combinaisons possibles à partir de son vocabulaire. Il montre son travail dans des expositions de groupe dès 1967, et notamment en 1969, à Berne, au cours d'une manifestation devenue célèbre : Quand les attitudes deviennent formes. À partir de 1968, ses premières expositions individuelles sont organisées d'abord en Allemagne, puis en Suisse, en Italie, en France et aux États-Unis. En 1981, il participe, à Chalon-sur-Saône, à l'exposition Mise en pièce, mise en place, mise au point, puis en 1983, à celle qui est montrée au musée des Beaux-Arts de Dijon sous le titre Présence discrète, l'une et l'autre organisées par le centre d'art Le Consortium de Dijon, quand la Kunsthalle de Mannheim lui offre, en 1986, sa première rétrospective en Europe. Il n'a pas cessé d'exposer depuis lors, à intervalles plus ou moins réguliers, jusqu'à la création, au début des années 1980, du musée dédié à son œuvre, à Winchendon dans le Massachusetts (musée aujourd'hui fermé), puis jusqu'à l'inauguration d'une installation spéciale à Beacon, dans l'État de New York, au sein du nouvel espace ouvert par la Dia Art Foundation.

Tout en n'existant que par rapport à un espace donné, l'art de Sandback est fondé sur la limite et l'économie : avec le moins d'éléments et le moins de matériau possible, définir des volumes, créer des espaces qui conservent à la sculpture ses caractéristiques – la forme, la structure, le rythme. Avec ces moyens, Sandback se situe bien dans la continuité[...]

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