FRÉDÉRIC-HENRI, prince d'Orange-Nassau (1584-1647) stathouder de Hollande (1625-1647)
Descendant par sa mère de l'amiral Gaspard de Coligny et fils de Guillaume le Taciturne, Frédéric-Henri de Nassau succède en 1625 à son demi-frère le stathouder Maurice de Nassau qui n'a pas laissé d'enfant légitime. Nommé capitaine général et amiral, il doit faire face à une situation extérieure difficile. Breda capitule devant les Espagnols un mois après son avènement. Frédéric-Henri, qui peut éventuellement compter sur l'appui de Richelieu, entame avec l'Espagne des négociations difficiles. Il entend, en effet, obtenir la libre navigation sur l'Escaut. Mais, en 1628, Philippe IV exige la fin de l'indépendance des Provinces-Unies et leur retour à la religion catholique. C'est la rupture, et la lutte reprend, marquée par l'exploit de Pierre Hein, navigateur hollandais qui capture plusieurs vaisseaux et galions espagnols chargés d'argent, en 1629. Frédéric-Henri, avec l'aide d'un contingent français, réussit à s'emparer de Bois-le-Duc en 1629 et, en 1632, grâce à l'aide financière de la France, il obtient la capitulation de Maestricht. Pendant ce temps, les Néerlandais ont pris Pernambouc, en 1630, et se sont installés au Brésil. Le projet de Richelieu et de Frédéric-Henri est de partager les Pays-Bas espagnols entre la France et les Provinces-Unies. Mais le désastre de Corbie en 1636 met un terme à ces espoirs. En 1637, Frédéric-Henri reprend la lutte et s'empare de Breda. La destruction de la flotte espagnole par l'amiral Tromp permet aux Provinces-Unies de devenir la première puissance maritime d'Europe. En 1640, le fils aîné de Frédéric-Henri, le prince Guillaume, alors âgé de quatorze ans, épouse Marie fille de Charles Ier d'Angleterre qui, inquiet de la prédominance des Provinces-Unies, préfère rechercher l'alliance des Nassau plutôt que les combattre.
C'est Amélie de Solms, épouse de Frédéric-Henri depuis 1625, qui a donné à la cour de La Haye son éclat. La princesse s'entoure d'officiers français et allemands, de pages costumés à l'espagnole ; elle organise des chasses, fait jouer des comédies et montre une prédilection pour tout ce qui est français. Elle accueille des peintres (Rembrandt et Ruysdaël), des philosophes (Descartes), des savants (Huygens).
La fin du règne de Frédéric-Henri est assombrie par la menace que la France, devenue ambitieuse, fait peser sur les Provinces-Unies. Il meurt en laissant un fils, Guillaume, et quatre filles, dont Louise Henriette, épouse de Frédéric Guillaume, Électeur de Brandebourg. Les Mémoires de Frédéric-Henri de Nassau, prince d'Orange, rédigées en français, couvrent la période qui va de 1621 à 1646 ; elles ont été publiées à Amsterdam en 1733.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Joël SCHMIDT : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques
Classification
Autres références
-
PAYS-BAS
- Écrit par Christophe DE VOOGD , Encyclopædia Universalis , Frédéric MAURO , Guido PEETERS et Christian VANDERMOTTEN
- 35 732 mots
- 23 médias
...pouvaient que souffrir d'une politique expansionniste. La popularité des stathouders, par contre, reposait exclusivement sur leurs succès militaires. Frédéric-Henri put encore mettre pour une bonne part en œuvre sa politique dynastique en conquérant sur le sud nombre de villes. Mais son fils Guillaume... -
STATHOUDER ou STADHOUDER
- Écrit par Paul DIBON
- 922 mots
Le mot néerlandais stathouder représente l'équivalent du latin médiéval locum tenens (en français lieu-tenant) et désigne celui qui tient la place d'un chef et commande en son absence. Le stathoudérat, ou fonction de gouverneur d'une province par délégation et au nom du souverain, est...