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FREYCINET CHARLES LOUIS DE SAULCES DE (1828-1923)

Élève de l'École polytechnique lors de la révolution de février 1848, Charles Louis de Saulces de Freycinet se porte volontaire comme aide de camp du gouvernement provisoire. Puis sous le Second Empire, il fait carrière, à partir de 1856, dans l'administration des chemins de fer. En octobre 1870, il se trouve à Tours où Gambetta est à la recherche d'un adjoint qui soit doué de compétences techniques : il devient le délégué personnel du ministre de la Guerre et joue un rôle considérable dans l'organisation de la défense nationale, reconstituant l'état-major et assurant l'équipement des mobilisés dans des conditions spécialement difficiles. Après l'instauration de la IIIe République, il est souvent ministre et quatre fois président du Conseil. Menant un jeu indépendant entre Gambetta et Ferry, Freycinet est l'homme des conciliations et des compromis, avec une habileté qui le fait accuser par les purs d'intrigue manœuvrière et une facilité de parole qui séduit les parlementaires. Il cherche l'apaisement dans l'affaire des congrégations et se montre très passif lors de la crise égyptienne de 1882. S'il lance, en tant que ministre des Travaux publics, un ample programme pour la construction de chemins de fer et de canaux en vue de favoriser le développement économique, c'est avec lui aussi que les républicains commencent à être associés au monde des affaires. Candidat à la présidence de la République en 1887, il se heurte à la concurrence de Ferry et tous deux se voient préférer Sadi Carnot, plus terne. Il devient alors ministre de la Guerre pour cinq ans, et à ce poste, qu'il est le premier civil à occuper depuis longtemps, il introduit des réformes essentielles : création de l'état-major général, harmonisation du service militaire en principe limité à trois ans, perfectionnement de l'armement. À la fin de sa vie (il vécut jusqu'à quatre-vingt-quinze ans), il publie des Souvenirs très évocateurs, puis il participe, en tant que ministre d'État, à un gouvernement de guerre en 1915.

— Pierre BARRAL

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