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LEIDER FRIDA (1888-1975)

Entre les deux guerres mondiales, le nom de la soprano allemande Frida Leider se confondait avec ceux de Brünnhilde et d'Isolde, dont elle avait su humaniser, par la grâce d'une voix malléable, les accents héroïques auxquels on les réduisait trop souvent. Wagnérienne mais acclimatée à Mozart, à Gluck, voire à Verdi, cette chanteuse à la mezza voce enchanteresse offrira au Metropolitan Opera de New York son Isolde purifiée de toute déclamation, frémissante et lumineuse – formant avec Lauritz Melchior le couple idéal. Le grand Furtwängler trouvera en elle une Brünnhilde à la dimension de son lyrisme visionnaire. À Bayreuth, outre ces deux héroïnes mythiques, elle sera une Kundry mémorable. Ce qui n'empêchera pas cette artiste de faire siennes la Donna Anna mozartienne (à Paris notamment, en 1928), l'Armide de Gluck ou la Leonore du Fidelio de Beethoven (à Berlin, pour Erich Kleiber). Avec flamme et concentration, ardeur et souplesse, projection et demi-teintes magiques. Des enregistrements acoustiques ou électriques témoignent de l'excellence de cette artiste, jusque dans le répertoire du lied, auquel elle se consacra après son retrait de la scène lyrique. Frida Leider, née à Berlin le 18 avril 1888, est morte dans cette même ville, le 4 juin 1975.

— Jean CABOURG

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Écrit par

  • : critique musical, agrégé de lettres modernes

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