KLOPSTOCK FRIEDRICH GOTTLIEB (1724-1803)
Le poète de la nature
Dans Werther, Charlotte, contemplant l'orage qui se déchaîne, murmure simplement : « Klopstock. » Elle songe, et Werther avec elle, à L'Ode au printemps. Klopstock fut en effet le poète sentimental de la nature. Sous l'influence des Nuits de Young, puis plus tard d'Ossian, il chante la mélancolie des tombeaux et de la nuit : Die frühen Gräber (Les Tombeaux précoces), Sommernacht (Nuit d'été). Mais ce qui domine, en particulier dans les odes de la période de Copenhague, c'est une interprétation philosophique et religieuse de la nature. Si au début la nature apparaît avant tout comme la Création, signe visible de la toute-puissance de Dieu, on constate un acheminement à un panthéisme, voire à un pandynamisme proches de ceux du jeune Goethe, dont Klopstock n'est finalement séparé que par sa foi inébranlable en un Dieu personnel. Enfin, il n'est pas impossible de trouver dans quelques odes comme Die Gestirne (Les Astres) et dans certains passages du Messias (chant XI) la préfiguration du symbolisme mythique de Novalis.
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Écrit par
- Jean MURAT : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Média
Autres références
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ALLEMANDES (LANGUE ET LITTÉRATURES) - Littératures
- Écrit par Nicole BARY , Claude DAVID , Claude LECOUTEUX , Étienne MAZINGUE et Claude PORCELL
- 24 585 mots
- 33 médias
...genres à la fois, de la comédie au drame sentimental, de la critique théâtrale à la polémique religieuse, il incarne l'esprit des Lumières. L'autre, Klopstock (1724-1803), restitue d'un coup à la poésie les hautes ambitions qu'elle semblait avoir oubliées. Émule de Milton, il écrit sa ...