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HAGUENAUER FRIEDRICH (mort en 1546)

Médailleur et sculpteur allemand de la première moitié du xvie siècle, sans doute originaire de Strasbourg, Friedrich Haguenauer est le fils du sculpteur Nicolaus von Haguenau qui achève en 1501 le maître-autel de la cathédrale. Ce maître médailleur de la Renaissance allemande est sans rival comme modeleur en miniature. Jusqu'en 1537 il signe la plupart de ses œuvres de son monogramme auquel il donne des formes diverses. On ignore presque tout des œuvres de grande sculpture de Haguenauer, qui travaille d'abord pour le clergé, comme il le mentionne dans sa correspondance. Lors de la Réforme, il embrasse la nouvelle religion, ce qui le prive des commandes de l'Église et, selon ses propres termes, il « cherche à gagner son pain comme médailleur ». De même que son contemporain Hans Schwartz, Haguenauer taille dans le bois ses modèles de médailles. À l'opposé des œuvres vigoureuses de Hans Schwartz, celles de Haguenauer ont un aspect froid très caractéristique, aussi leur attribution ne présente-t-elle pas de grandes difficultés. Peu après 1520 il quitte sa ville natale et réside dans différentes villes de l'Empire où il exécute un certain nombre de médailles ; les cours le comblent d'honneurs. Les médailles qu'il fait représentent généralement des notables, des princes de la diète impériale, l'empereur Charles Quint (1545, Cabinet des médailles, Bibl. nat., Paris ; voir Georg Habich, Deutsche Medaillen), mais aussi des inconnus. Les premières médailles en bois sont assez grandes, les revers portent une légende et une date. Le relief est plat, le coulage est mince. Les médailles en bois sont souvent reproduites en argent, en bronze, en plomb. Mais les œuvres de Haguenauer n'ont pas toutes la même valeur, certaines sont d'une exécution hâtive. Parfois il termine son modèle sans légende et il colle ensuite des lettres sur les flans. Après le sculpteur de médailles sur pierre Matthes Gebel de Nuremberg, Friedrich Haguenauer est le médailleur le plus fécond de la Renaissance allemande : on dénombre deux cent trente-cinq médailles dans sa production, dont le musée de Munich possède la plus grande partie.

— Marguerite KRASSILNIKOFF

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