BERGIUS FRIEDRICH KARL RUDOLF (1884-1949)
Chimiste allemand né à Goldschmieden (près de Breslau, Allemagne) et décédé à Buenos Aires (Argentine). Bergius entreprend des études de chimie à l'université de Breslau où il suit les cours de Ladenburg, puis à Leipzig où il prépare un doctorat qu'il soutient en 1907. Il devient ensuite pendant deux ans assistant successivement de Walther Nernst puis de Fritz Haber à Berlin ; c'est à cette occasion qu'il s'initie, dans le laboratoire de Haber, à la chimie sous hautes pressions qu'il allait plus tard illustrer.
Nommé maître de conférences à Hanovre en 1909, il commence à étudier systématiquement l'effet des hautes températures et des hautes pressions sur les réactions chimiques. Il met au point le matériel indispensable (réacteurs, valves) pour préparer dans ces conditions des produits chimiques d'intérêt industriel. Il reconstitue ainsi rapidement en laboratoire les conditions qui permettent la transformation du bois en charbon. Bergius s'intéresse également à l'origine du pétrole et dépose en 1913 son premier brevet concernant l'hydrogénation du charbon et des huiles lourdes en hydrocarbures liquides. L'ampleur de ses recherches dépasse très vite les possibilités d'un laboratoire privé et, en 1914, il prend la direction des laboratoires des établissements Goldschmidt à Essen. Après la guerre de 1914-1918, Bergius cède ses brevets sur l'hydrogénation du charbon à la Badische Anilin und Soda Fabrik (B.A.S.F.) et développe l’étude d’un domaine qu'il avait abordé en 1915, l'hydrolyse acide du bois dans les conditions de pression et de température qu'il domine parfaitement. Il réalise ainsi, en utilisant l'acide chlorhydrique concentré, l'hydrolyse complète de la cellulose du bois en sucre. Pendant la Seconde Guerre mondiale les procédés de Bergius vont permettre à l'Allemagne d'obtenir l'essence dont elle avait besoin, ainsi qu'une certaine quantité de produits comestibles. En 1931, le prix Nobel de chimie lui est attribué conjointement avec Carl Bosch pour leurs travaux sur l'utilisation des hautes pressions en chimie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Georges BRAM : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay
Classification
Média