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RATZEL FRIEDRICH (1844-1904)

Géographe et ethnographe allemand, né le 30 août 1844 à Karlsruhe, mort le 9 août 1904 à Ammerland, près de Munich.

Friedrich Ratzel étudie la zoologie et, en 1869, publie un commentaire de l'œuvre de Darwin. Il se penche ensuite longuement sur les théories de la migration des espèces. Les nombreux voyages qu'il effectue en Amérique du Nord et centrale en 1874-1875 en tant que correspondant d'un journal de Cologne, Kölnische Zeitung, le marquent profondément et nourrissent ses réflexions ultérieures. Il enseigne ensuite à l'université technique de Munich pendant dix ans, puis à l'université de Leipzig de 1886 à sa mort.

Ratzel s'intéresse surtout aux migrations humaines, aux emprunts culturels et aux relations entre l'homme et les multiples facteurs de son environnement physique. Bien qu'influencé par l'évolutionnisme de Darwin et du zoologiste allemand Ernst Heinrich Haeckel, Ratzel en vient à critiquer leur conception mécaniste, au profit d'une vision déterministe. Sa pensée se laisse alors davantage guider par la philosophie que par la biologie.

Faisant des relations entre la nature et la société l'objet de la géographie, il est à l'origine du terme « anthropogéographie ». Dans Anthropogeographie (vol. 1 1882, vol. 2 1891), il s'intéresse à la répartition géographique de la population, sur son lien avec les migrations et le milieu ainsi que sur la manière dont ce milieu détermine les individus et les sociétés. Parmi ses autres œuvres figurent Die Erde und das Leben : Eine vergleichende Erdkunde (1901-1902, « Terre et vie : une géographie comparée »), Politische Geographie (1897, Géographie politique) ainsi qu'une étude géopolitique des États-Unis (1893). Son essai Der Lebensraum (1901, « Espace vital »), souvent cité comme origine de la géopolitique, est une étude biogéographique. Ratzel y invente le concept d'espace vital, qui relie les groupes humains aux unités spatiales où ils se développent et souligne la propension d'un État à étendre ou réduire ses frontières en fonction de ses besoins et de ses intérêts. Le détournement par le régime nazi de ce dernier point du concept de Lebensraum repose cependant davantage sur l'interprétation de la théorie de Ratzel par un professeur suédois de géopolitique, Rudolf Kjellén.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Autres références

  • DÉTERMINISME, géographie

    • Écrit par et
    • 1 562 mots

    Le déterminisme, en géographie, renvoie communément au point de vue qui accorde une place prépondérante au milieu naturel dans l'analyse et l'explication des sociétés. On l'invoque toutefois plus souvent pour le critiquer chez l'adversaire que pour en faire ouvertement le fondement de son approche....

  • GÉOGRAPHIE

    • Écrit par , , , , et
    • 20 451 mots
    • 2 médias
    Friedrich Ratzel (1844-1904), naturaliste, puis journaliste, voyageur, présenta une thèse sur l'émigration chinoise avant d'enseigner à Munich (1876), puis à Leipzig (1886). Parmi de nombreuses publications, son œuvre essentielle est l'Anthropogéographie (1882-1891). Il a contribué...
  • GÉOPOLITIQUE

    • Écrit par
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    Friedrich Ratzel (1844-1904), initialement pharmacien et zoologue, puis géographe, édifie une géographie politique ou plutôt une « biogéographie », concevant « l'État comme forme d'extension de la vie à la surface de la terre ». Tout État obéit à une dynamique organique : s'il ne croît pas, il ne peut...