FRONT, météorologie
Caractéristiques des divers fronts
Classification
À l'échelle de l'atmosphère terrestre, on peut distinguer plusieurs fronts suivant leur position géographique et les masses d'air qu'ils séparent :
– le front polaire, qui existe dans chaque hémisphère, sépare l'air polaire de l'air tropical ; le front polaire de l'hémisphère Nord se subdivise en front polaire pacifique, front polaire américain, front polaire atlantique ;
– le front arctique dans l'hémisphère Nord, le front antarctique dans l'hémisphère Sud séparent l'air quasi stagnant et en voie de refroidissement radiatif au voisinage des calottes polaires et l'air en mouvement qui se réchauffe par convection sur la mer ;
– le front intertropical, situé près de l'équateur thermique, sépare les circulations tropicales des deux hémisphères ; sur les continents, cette limite frontale ne présente généralement que peu ou pas d'activité, sauf dans le sud de la dépression intertropicale ; cette zone dépressionnaire où convergent les alizés est appelée zone de convergence intertropicale ;
– les fronts d'alizés sont des fronts saisonniers, nets, surtout pendant l'été de l'hémisphère considéré et distinguant deux cellules anticycloniques subtropicales.
Par ailleurs, les diverses parties d'un front ont des mouvements qui peuvent être différents. La partie du front dont le déplacement est faible et très lent est appelée front quasi stationnaire. Une limite frontale est dite front chaud si elle sépare deux masses d'air dont la plus chaude se propage à l'arrière de la plus froide en s'élevant au-dessus d'elle.
De même, un front froid divise deux masses d'air dont la plus froide circule à l'arrière de la plus chaude en la soulevant.
Ainsi, la naissance d'une ondulation sur le front polaire entraîne la formation d'un front chaud et d'un front froid qui se développent ensuite pour former une perturbation.
Perturbations extratropicales
Le front polaire de l'Atlantique nord, qui, en moyenne, s'étend des côtes orientales des États-Unis d'Amérique au nord-ouest de l'Europe, a été étudié en détail par les météorologistes norvégiens.
Sur ce front se développent des ondulations accompagnées d'un temps perturbé. Celles-ci et les divers phénomènes qui s'y rattachent (systèmes nuageux, hydrométéores) sont appelées perturbations du front polaire ou extratropicales. D'après l'école norvégienne, les conditions nécessaires à la formation et au développement de ces perturbations sont les suivantes :
– existence préalable d'une zone frontale séparant une masse d'air tropical et une masse polaire, qui circulent d'ouest en est parallèlement l'une à l'autre, et la première plus rapidement que la seconde ;
– localisation de cette zone frontale dans un champ de déformation de l'atmosphère, par exemple au voisinage d'un col barométrique.
Les mouvements qui s'organisent autour d'un col ont pour effet de mettre en contact des particules d'air d'origines et de températures très différentes et d'augmenter ainsi le gradient thermique horizontal. Plus l'angle entre l'axe de dilatation et la zone frontale est petit, plus la concentration des isothermes et la frontogenèse résultante sont rapides. Dans ces conditions, on observe le développement d'une petite ondulation sur la zone frontale un peu à l'est du col barométrique. Cette ondulation se déplace vers l'est en augmentant d'amplitude, tandis que les déformations du champ de pression initial s'accentuent. C'est ainsi qu'à l'extrémité septentrionale de la « langue » d'air chaud apparaît une petite dépression dont le centre se situe un peu en arrière de l'onde frontale. Puis l'amplitude de l'onde continue à croître alors que la dépression se creuse et acquiert[...]
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Écrit par
- Bernard GOSSET : Département de la coopération technique à l'Office mondial de la météorologie, Genève, ingénieur général de la météorologie
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