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FRUCTIDORIENS

Nom donné aux auteurs du coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) qui éliminèrent du Directoire et des conseils les partisans d'une restauration monarchiste. Barras, Reubell et La Révellière-Lépeaux furent les instigateurs de ce coup d'État, avec l'appui de généraux comme Augereau. Le coup d'État de fructidor marque une cassure dans l'histoire du Directoire ; on parle d'un « second Directoire ». Les fructidoriens ont remis en vigueur les mesures terroristes contre les prêtres réfractaires et les émigrés, supprimé la liberté de presse et tenté un redressement économique. Le régime, par le recours aux méthodes autoritaires, paraît alors gagner en efficacité. Mais sa base politique demeure limitée aux anciens thermidoriens. Le programme reste le même : la forme du gouvernement importe moins que la conservation des avantages acquis par la bourgeoisie à la faveur de la Révolution. Les fructidoriens doivent donc compter avec une double opposition : celle des royalistes, écartés en fructidor mais non écrasés, celle des néo-jacobins qui gagnent les élections de l'an VI et de l'an VII. La formation de la deuxième coalition européenne (1798-1799) et les revers militaires qu'elle impose à la France condamnent le second Directoire à périr en brumaire. Les plus habiles ou les moins marqués des fructidoriens se retrouveront dans les assemblées du Consulat et de l'Empire.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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