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FRUEAUF LE JEUNE RUELAND (1470 env.-apr. 1545)

Peintre allemand, fils de Rueland Frueauf le Vieux. Peu avant 1497, Rueland Frueauf devient bourgeois de Passau, où il est encore signalé en 1505, 1533 et 1545 ; mais toutes les œuvres qui nous sont parvenues datent de 1496 à 1508, et l'on ignore tout de sa production postérieure. Il s'agit d'une Crucifixion (1496), des panneaux de volets d'un retable représentant quatre scènes de la Passion et quatre épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste, des panneaux de volets d'un autre retable, daté de 1505. qui relatent la légende du margrave Léopold, fondateur du couvent des Augustins de Klosterneuburg près de Vienne, et d'une Sainte Anne avec la Vierge et l'Enfant (1508). Toutes ces œuvres, sauf la dernière (Musée d'histoire de l'art, Vienne) appartiennent au couvent de Klosterneuburg, où l'on a supposé que l'artiste se serait établi pendant quelques années. Il est plus conforme aux usages du temps de croire qu'il les a exécutées dans son atelier de Passau, ville dont les œuvres d'art s'exportaient au loin et centre d'un diocèse qui s'étendait alors jusqu'aux portes de Vienne. Contrairement à une théorie trop répandue, Frueauf le Jeune n'a joué aucun rôle dans la genèse de ce qu'on appelle l'école du Danube. Par son graphisme et par son coloris (des tons pâles, d'un effet décoratif, sans aucune recherche d'atmosphère), par son goût du détail saisi sur le vif (en particulier dans la célèbre scène de chasse au sanglier de La Légende de saint Léopold) et par l'irréalisme spatial de ses compositions, il continue l'art de son père, auprès duquel il s'est certainement formé ; mais il n'en possède pas la monumentalité, qu'il compense par des qualités de narrateur probablement inspirées de la miniature. Talent mesuré, esprit tranquille, Frueauf le Jeune laisse un œuvre dépourvu de modernisme, mais non de charme.

— Pierre VAISSE

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Genève

Classification

Autres références

  • CRANACH L'ANCIEN LUCAS (1472-1553)

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    • 1 895 mots
    • 5 médias
    ...alors, presque trente ans. Certains ont trouvé des analogies entre les œuvres que Cranach fit à cette époque et celles laissées en Basse-Autriche par R.  Frueauf le Jeune et Jörg Breu l'Ancien, qui y travaillèrent vers 1500 : même lyrisme tantôt véhément et tantôt idyllique, même passion du paysage, qui...