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FUENTEOVEJUNA, Felix Lope de Vega Fiche de lecture

Comme Peribañez et le Commandeur d'Ocaña (1614), ou Le Meilleur Alcade, c'est le roi (1635), deux pièces composées par le grand dramaturge espagnol Felix Lope de Vega Carpio (1562-1635), Fuenteovejuna est un drame de commandeurs. Écrite vers 1612-1614 vraisemblablement, cette pièce de théâtre, l'une des plus célèbres des comedias historiques de Lope de Vega, fut publiée pour la première fois en 1619, à Madrid.

« C'est Fuenteovejuna qui l'a fait »

L'action se déroule au xve siècle, à l'époque de la guerre de succession au trône de Castille entre Isabelle la Catholique et Juana la Beltraneja. Le titre de la pièce est le nom d'une villa de la province de Cordoue, possession de l'Ordre de Calatrava. Fernand Gómez de Guzmán, Commandeur de l'Ordre, s'y comporte en seigneur tyrannique, maltraitant ses vassaux, abusant sans scrupule des femmes. Partisan de Juana la Beltraneja, il a entraîné dans le même parti le Grand Maître de l'Ordre, Rodrigue Téllez Girón, alors adolescent. Au retour de la guerre et de la prise de Ciudad Real, il est reçu en triomphateur par son village. Comme il poursuit de ses assiduités Laurence, une paysanne, Frondoso, qui en est amoureux, s'interpose et menace son suzerain avec l'arbalète de celui-ci. Fernand Gómez doit courir au secours de Ciudad Real, assiégée par les soldats des Rois catholiques, qui remporteront la victoire. Le jour même du mariage de Frondoso et de Laurence, le Commandeur survient et réussit à enlever Laurence. Frondoso est arrêté tandis qu'Esteban, père de Laurence et maire du village, est frappé de coups de bâtons. Laurence parvient à s'échapper, sans que le tyran soit parvenu à ses fins. À l'instigation véhémente de la jeune femme, qui leur reproche leur couardise, les paysans réunis pour délibérer prennent courage et décident de mettre fin aux exactions du grand seigneur. Alors qu'il s'apprêtait à faire pendre Frondoso au créneau d'une muraille, le Commandeur est mis à mort. Le Grand Maître de l'Ordre demande justice. L'affaire est dénoncée à Ferdinand et Isabelle, les Rois catholiques, qui envoient un juge instructeur pour punir le coupable de ce meurtre. Le village tout entier refuse d'indiquer le nom du chef de la rébellion. Le juge en rend compte au roi : « Chaque fois que je leur demandais : qui est le coupable, tous les témoins unanimes répondaient avec un cœur inébranlable : Fuenteovejuna. J'en ai soumis plus de trois cents à une torture rigoureuse et je vous jure qu'il m'a été impossible de leur tirer autre chose. » Le Maître de l'Ordre reconnaît les fautes du Commandeur et se rallie aux Rois catholiques. Le roi Ferdinand pardonne aux meurtriers et décide de prendre directement la ville sous sa protection.

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

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