FUTABATEI SHIMEI (1864-1909)
Écrivain japonais, spécialisé dans la traduction d'œuvres littéraires russes, né le 28 février 1864 à Edo (auj. Tōkyō), mort le 10 mai 1909 en mer, dans le golfe du Bengale.
Issu d'une famille aristocratique de samouraïs, Shimei Futabatei, de son vrai nom Hasegawa Tatsunosuke, étudie le russe à l'école des langues étrangères de Tōkyō (1881-1886), où il s'intéresse en particulier à Ivan Gontcharov, Fiodor Dostoïevski, Ivan Tourguéniev et Vissarion Bielinski. Sa carrière littéraire débute peu après la fin de ses études, avec l'aide du critique, romancier et traducteur Tsubouchi Shōyō. Son premier roman, Ukigumo (1887-1889, « Nuages flottants »), qui raconte l'histoire d'un idéaliste désœuvré broyé par la brutalité d'une société japonaise en pleine modernisation à la fin du xixe siècle, reçoit un accueil très favorable. Il en va de même pour ses premières traductions tirées de Récits d'un chasseur, d'Ivan Tourgueniev. En 1888, il publie deux autres romans, Ahibiki et Meguri ahi. Promoteur du mouvement Gembun itchi (« rédiger en langue parlée »), Futabatei s'efforce pour la première fois dans l'histoire de la littérature japonaise de substituer la langue moderne parlée à la langue et à la syntaxe littéraires classiques. Il est donc le grand précurseur de la modernisation du roman japonais.
Pourtant, Futabatei, insatisfait par son œuvre et poussé par la nécessité de gagner sa vie, rejoint l'équipe de Kampo, le journal officiel japonais, pour lequel il travaille jusqu'en 1897. Il n'écrit plus de roman pendant près de dix ans. De 1898 à 1902, il enseigne le russe et travaille au service de divers organismes publics, puis il se rend en Chine, plus précisément à Ha'erbin et à Beijing.
Après son retour au Japon en 1903, il reprend la traduction de romans à titre professionnel et en 1904, il devient le correspondant à Tōkyō d'Asahi, un journal d'Ōsaka. Entre 1896 et 1909, il traduit notamment des œuvres de Tourgueniev, de Gogol, de Tolstoï et de Gorki, rédige des articles sur l'espéranto, la critique littéraire et la société et écrit deux romans : Sono omokage (1906, « Son image ») et Heibon (1907, « Quelconque »). En 1908, Futabatei se rend en Russie dans le cadre de son travail en tant que correspondant du journal Asahi, mais il tombe malade et décède au cours du voyage qui le ramène au Japon.
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Écrit par
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Autres références
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ITŌ HIROBUMI (1841-1909)
- Écrit par Paul AKAMATSU
- 1 275 mots
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Fils d'un valet attaché aux armées seigneuriales de Chōshū, Itō Hirobumi ne fut reconnu comme officier qu'en 1863. Il fut disciple de Yoshide Shōin, qui fut l'éducateur de la plupart des réformateurs issus de Chōshū, des premières années de Meiji. Parti clandestinement faire des études à Londres...
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JAPON (Arts et culture) - La littérature
- Écrit par Jean-Jacques ORIGAS , Cécile SAKAI et René SIEFFERT
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Presque au même moment, quelques traductions surprirent par leur beauté. Futabatei Shimei (1864-1909) tira du Journal d'un chasseur de Tourgueniev Ahibikiet Meguri ahi (1888-1889), admirables de simplicité et de limpidité. Il innovait en matière de morphologie, de syntaxe, rompait avec les règles...