GABON
Nom officiel | République gabonaise (GA) |
Chef de l'État | Brice Oligui Nguema (depuis le 30 août 2023) |
Chef du gouvernement | Raymond Ndong Sima (depuis le 8 septembre 2023) |
Capitale | Libreville |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
2 430 000 (2024) |
Superficie |
267 667 km²
|
Article modifié le
Histoire
Pendant longtemps, l'histoire du Gabon a été réduite à celle de la colonie française de ce nom. Des périodes précédant l'installation française, on ne savait presque rien. Depuis quelques décennies, grâce à l'utilisation de sources non écrites, la connaissance du passé du Gabon s'est approfondie. Les résultats de la recherche archéologique, en particulier, ont permis d'établir que l'homme vit dans les régions de l'actuel Gabon depuis les temps préhistoriques. Son évolution a été marquée par trois événements majeurs : l'installation des peuples de langues bantoues à partir du viiie siècle avant J.-C. et leur apport de la métallurgie et de l'agriculture itinérante ; l'arrivée des Européens en 1471 et leur influence croissante permettant l'établissement de l'économie marchande et d'une nouvelle dynamique sociale ; la domination coloniale qui débute en 1839, marquée par le triomphe du capitalisme, l'émergence d'une société nouvelle et la naissance de l'État gabonais moderne.
Aux temps préhistoriques : les ancêtres des Pygmées
Les seuls témoignages attestant la présence de l'homme au Gabon aux temps préhistoriques sont les restes d'une industrie lithique ancienne. Selon les découvertes faites dans ce domaine, l'homme vivait déjà dans ces régions il y a plus de 380 000 ans.
L'homme préhistorique ne vivait pas dans les cavernes, mais, nomade, il campait le long des cours d'eau ou du littoral atlantique durant les périodes sèches, et sur les collines des clairières et les dunes côtières durant les périodes humides. Sur les bords des étendues d'eau, il pêchait et trouvait des galets dont il faisait des outils (proto-bifaces, pics, puis bifaces) qui, de forme massive au départ, s'affinèrent au fil des millénaires. Vers 10 000 avant J.-C., l'usage de petits outils (grattoirs, lamelles, hachettes, pointes de flèche) emmanchés d'un morceau de bois ou d'os était devenu courant. Vers 5 000 avant J.-C., apparut la technique du polissage. Outre les outils en pierre, les poteries de terre cuite, d'un admirable fini, étaient couramment utilisées.
Il semble vraisemblable que cet homme préhistorique, dont l'existence est de mieux en mieux connue, est l'ancêtre des Pygmées actuels que les premiers Bantous arrivés au Gabon trouvèrent sur place.
Durant l'Antiquité : arrivée et installation des Bantous
Les traces d'une industrie métallurgique très ancienne découvertes au Gabon − notamment dans le massif de l'Otoumbi −, sont certainement dues aux premiers peuples de langues bantoues dont l'installation, dans ce pays, remonte sans doute au viiie siècle avant J.-C., peut-être même plus tôt.
Dès l'origine, les rapports entre Bantous et Pygmées furent très cordiaux, permettant de fructueux échanges qui ont abouti à la constitution du soubassement culturel du Gabon actuel. Dans la société, divisée en clans et lignages, on distinguait les hommes libres, les semi-libres et les esclaves.
Politiquement, les peuples du Gabon antique étaient organisés en villages-États dirigés chacun par un chef, assisté d'un conseil des anciens. Ces derniers étaient souvent, dans chaque lignage, les grands maîtres du culte des ancêtres, fondement de la cohésion familiale et signifiant d'une conception du monde et de la vie très originale, qui laisse apparaître la croyance en l'existence d'un être tout-puissant, créateur du monde. Mais aucun culte ne lui était consacré. On adorait plutôt les ancêtres et les génies qui étaient censés présider à la destinée des hommes.
Sur le plan économique, sans renoncer à la cueillette, dont vivaient essentiellement les Pygmées, les Bantous introduisirent dans le pays la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis. Si l'élevage[...]
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Écrit par
- Nicolas METEGUE N'NAH : docteur d'État ès lettres et sciences humaines, professeur titulaire des Universités, enseignant à la faculté des lettres et sciences humaines de Libreville
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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