GABON
Nom officiel | République gabonaise (GA) |
Chef de l'État | Brice Oligui Nguema (depuis le 30 août 2023) |
Chef du gouvernement | Raymond Ndong Sima (depuis le 8 septembre 2023) |
Capitale | Libreville |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
2 430 000 (2024) |
Superficie |
267 667 km²
|
Article modifié le
Évolution depuis l'indépendance
La mise en place des nouvelles institutions fut difficile. Une première Constitution instituant un régime parlementaire fut adoptée le 4 novembre 1960 par l'Assemblée nationale contre l'avis du Premier ministre et chef de l'État par intérim Léon Mba, partisan du régime présidentiel, qui refusa de l'appliquer, ce qui provoqua le mécontentement des députés. Ceux-ci préparèrent alors une motion de censure. Mais Léon Mba fit arrêter le président de l'Assemblée nationale, Paul-Marie Gondjout, et d'autres députés. Fragilisé par ces arrestations des membres de son propre parti, Léon Mba se rapprocha du leader de l'opposition, Jean-Hilaire Aubame, pour négocier une entente. Celle-ci, très vite conclue, prit le nom d'« Union nationale ». Elle regroupa le BDG, l'UDSG et le PUNGA Sous ses auspices furent élus, le 12 février 1961, le premier président de la République gabonaise − en l'occurrence, Léon Mba −, et une nouvelle Assemblée qui, aussitôt, adopta une nouvelle Constitution dotant le Gabon d'un régime de type présidentiel. Le 21 février 1961 fut formé un gouvernement d'union nationale. Mais Léon Mba voulant imposer le BDG comme parti unique, l'expérience d'union nationale prit fin le 19 février 1963, avec l'éviction de l'opposition du gouvernement. Dès lors, le climat politique se dégrada. Le 21 janvier 1964, l'Assemblée fut dissoute. Les législatives, fixées au 23 février 1964, ne purent avoir lieu car, dans la nuit du 17 au 18 février, l'armée prit le pouvoir. Mais, dès le lendemain, l'armée française intervint et rétablit Léon Mba dans ses fonctions. Secoué par le coup d'État et miné par la maladie, ce dernier mourut le 28 novembre 1967. Comme le stipulait la Constitution, révisée à dessein le 17 février 1967, le vice-président Bongo lui succéda le 2 décembre 1967.
Dès le 13 mars 1968, le nouveau président créa un parti unique dénommé Parti démocratique gabonais, qui abolit toutes les libertés démocratiques. À partir de 1973, la hausse du prix du pétrole permit l'aboutissement de quelques grands projets laissés par Léon Mba (port d'Owendo, barrage hydroélectrique de Kinguélé, chemin de fer baptisé Transgabonais). Le pays connut une activité fébrile, donnant l'impression d'un décollage économique. Mais, bientôt, la persistance des malversations − détournement de 60 milliards de francs CFA par des douaniers en 1979, indélicatesses à l'origine de la faillite de la Société nationale gabonaise d'assurances et de réassurances (Sonagar) et de la société d'hydrocarbures Pizo au cours des années 1980, etc. − mit en difficulté les finances publiques. L'endettement du pays s'accrut considérablement. En 1985, la crise plongea la majeure partie de la population dans la pauvreté, tandis qu'une infime minorité continuait à vivre dans l'aisance. Le mécontentement grandissant se traduisit, à partir de janvier 1990, par une succession de grèves et de violentes manifestations. En février, la pression populaire devint telle que le président Omar Bongo dut convoquer une conférence nationale, laquelle se tint du 23 mars au 18 avril 1990. Le principal résultat en fut le rétablissement du multipartisme. Mais rien ne changea fondamentalement dans la gestion du pays. Le problème de la fraude électorale devint la gangrène de la vie publique, hypothéquant dangereusement l'avenir. Tous les scrutins organisés à partir de 1990 furent entachés d'irrégularités donnant lieu à la contestation des résultats et à des troubles sociaux. Les mouvements populaires les plus graves, consécutifs à la présidentielle du 5 décembre 1993, eurent lieu en février 1994. Malgré les nombreuses concertations entre le pouvoir et l'opposition, le problème de la transparence électorale continue de se poser avec acuité, entraînant, au fil des scrutins, outre des désordres[...]
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Écrit par
- Nicolas METEGUE N'NAH : docteur d'État ès lettres et sciences humaines, professeur titulaire des Universités, enseignant à la faculté des lettres et sciences humaines de Libreville
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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