Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CELAYA GABRIEL (1911-1991)

Poète espagnol exceptionnellement fécond, Gabriel Celaya, qui a composé l'essentiel de son œuvre après la guerre civile, fut d'abord ébloui par le surréalisme puis traversa une période de « prosaïsme existentiel », pour parvenir à une poésie généreuse, communautaire, qui exprime le fragile espoir de l'immense multitude : « La poésie n'est pas une fin en soi. La poésie est un instrument parmi d'autres pour transformer le monde », ou encore, « La poésie est une arme chargée de futur. »

Né en 1911 à Hernani (province de Guipúzcoa, en Espagne), de parents basques, Rafael Múgica Celaya, le futur Gabriel Celaya, fait ses études secondaires à Saint-Sébastien, puis s'installe en 1927 à la fameuse Residencia de Estudiantes, au 21, rue Pinar, à Madrid, où il rencontre, entre autres, Federico García Lorca. Il entreprend et termine ses études d'ingénieur à l'École centrale d'ingénieurs industriels (1929-1935). Il écrit mais ne croit guère à la valeur de sa poésie. En 1935, il publie Marée du silence (Marea del silencio) ; en 1936, La Solitude close (La Soledad cerrada). Après le conflit, il reprend son métier d'ingénieur, mais tombe gravement malade et traverse une longue crise de désespoir. Il ne cesse cependant d'écrire et rencontre Amparo Gastón dont l'amour transforme sa vie. Celaya fonde avec sa compagne la revue poétique Norte qui devait jouer un rôle important dans les milieux littéraires de l'après-guerre. Il se livre désormais à une intense activité créatrice : Mouvements élémentaires (Movimientos elementales, 1947) ; En parlant tranquillement (Tranquilamente hablando, 1947) ; Objets poétiques (Objetos poéticos, 1948) ; Le Commencement sans fin (El Principio sin fin, 1949) ; Cela ressemble à l'amour (Se parece al amor, 1949) ; Les Choses comme elles sont (Las Cosas como son, 1949) ; Cartes sur table (Las Cartas boca arriba, 1951) ; Tout le reste est silence (Lo demás es silencio, 1951) ; Paix et harmonie (Paz y concierto, 1953). Celaya est alors en étroit contact avec des exilés et des étudiants. Les liens entre sa poésie et sa vision politique se resserrent davantage. Il publie Chants ibères (Cantos iberos, 1955), cesse d'exercer son métier d'ingénieur et s'installe à Madrid pour se consacrer entièrement à la littérature. Au grand jour (De claro en claro, 1956) lui vaut le prix de la Critique. Suivent d'autres publications : Les Résistances du diamant (Las Resistencias del diamante, 1957) ; Cantate en Aleixandre (Cantata en Aleixandre, 1959) ; Le Cœur bien à sa place (El Corazón en su sitio, 1959) ; Pour vous deux (Para vosotros dos, 1959) ; Poésie urgente (Poesía urgente, 1960) ; Ballades et dits basques (Baladas y decires vascos, 1965). Anthologies et œuvres complètes sont publiées en Espagne et deux grands prix internationaux sont décernés à Celaya en Italie (1963 et 1968). Mais la consécration va de pair avec la poursuite de la création poétique, celle-ci restant inséparable de la méditation sur l'art et la pratique de la poésie, comme en témoignent de nombreux textes tels que Exploration de la poésie (Exploración de la poesía, 1964). À un essai sur Bécquer (1972) font suite Buenos Dias, buenas noches (1976) et Poesía hoy 1968-1979 (1981). Quant aux derniers recueils, ils s'orientent vers une poésie qualifiée d'orphique (Cantos y mitos, 1983 ; El mundo abierto, 1986 ; Gaviota, antología esencial, 1990). Celaya est également l'auteur de pièces de théâtre, ainsi que de récits et de romans.

— Marie-Claire ZIMMERMANN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification