LAMÉ GABRIEL (1795-1870)
Mathématicien et physicien français. Né le 22 juillet 1795 à Tours, Gabriel Lamé fut élève de l'École polytechnique de 1813 à 1817. Il publie alors son premier mémoire de mathématiques, Sur les intersections des lignes et des surfaces. Élève de l'École des mines de Paris, il invente une méthode de calcul des angles entre les faces d'un cristal qu'il publie en 1818 sous le titre Examen des différentes méthodes employées pour résoudre les problèmes de géométrie. Attiré par le tsar Alexandre Ier, il s'établit en 1820 avec son collègue Émile Clapeyron à Saint-Pétersbourg où il restera douze ans. Professeur et ingénieur à l'Institut et Corps du génie des voies de communication à Saint-Pétersbourg, il y enseigne l'analyse, la physique et la chimie. En 1828, il publie un article sur « La Propagation de la chaleur dans les polyèdres ». Il effectue un travail d'ingénieur-conseil pour la construction des ponts et des routes et s'intéresse au développement du chemin de fer ; il écrit des articles fondamentaux sur la stabilité des voûtes (1822), les engrenages (1824) et les ponts métalliques. De retour à Paris en 1832, il est nommé professeur de physique à l'École polytechnique et participe à la construction des voies ferrées entre Paris et Versailles et Saint-Germain. Il est élu à l'Académie des sciences en 1843, et enseigne à la Sorbonne à partir de 1844, devenant titulaire de la chaire de physique mathématique et probabilités en 1851. Malgré les temps troublés, il s'intéresse peu à la politique, écrivant toutefois une Esquisse d'un traité de la République en 1848. Souvent inspirés par des questions pratiques, les travaux de Lamé couvrent de nombreux domaines des mathématiques et de la physique. La conception des ponts suspendus le conduit ainsi à l'étude de la théorie de l'élasticité, où il obtient plusieurs résultats fondamentaux. Les problèmes de conduction de la chaleur analysés en détail en 1837 dans son Mémoire sur les surfaces isothermes dans les corps solides homogènes en équilibre de température lui inspirent une puissante théorie générale des coordonnées curvilignes, qui lui permet de résoudre l'équation de Laplace en utilisant des coordonnées ellipsoïdales. Il contribue à l'étude du dernier théorème de Fermat en résolvant l'équation xn + yn = an dans le cas n = 7. Il démontre que le nombre de divisions requises pour déterminer le plus grand diviseur commun de deux nombres ne peut excéder cinq fois le nombre de chiffres du plus petit de ces deux nombres. Ses autres travaux concernent la géométrie différentielle et les problèmes de diffusion dans les matériaux cristallins. Plus reconnu à l'étranger qu'en France, Lamé devient sourd en 1862 et meurt le 1er mai 1870 à Paris.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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Autres références
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KUMMER ERNST EDUARD (1810-1893)
- Écrit par Jean ITARD
- 1 200 mots
...avaient été faites en France ; Cauchy lui-même s'était attaqué, sans résultat, à ce problème. Joseph Liouville avait apporté à une preuve de Gabriel Lamé une critique analogue à celle que Dirichlet faisait à Kummer. Celui-ci lui écrivit de Breslau, le 28 avril 1847, en lui envoyant ses propres travaux... -
NOMBRES (THÉORIE DES) - Nombres algébriques
- Écrit par Christian HOUZEL
- 12 998 mots
Avant les travaux de Kummer (cf. infra), deux nouveaux cas du « dernier théorème de Fermat » ont été établis par Dirichlet, Legendre et Lamé ; il s'agit de l'impossibilité de résoudre en nombres entiers non triviaux l'équation xn + yn = zn pour n = 5 (Dirichlet,...