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CIANO GALEAZZO, comte de Cortellazzo (1903-1944)

Ribbentrop et Ciano à Milan en 1939 - crédits : Keystone/ Getty Images

Ribbentrop et Ciano à Milan en 1939

Né le 18 mars 1903, à Livourne, Galeazzo Ciano est issu d'une famille de marins. Son père, Constanzo, héros de la Première Guerre mondiale, fut un fasciste de la première heure. Mussolini en fit l'un des nantis du régime, amiral, anobli, propriétaire de l'influent journal Telegrafo, ministre des Postes et Communications puis président de la Chambre des faisceaux et corporations. L'ambiance dans laquelle il fut élevé explique la destinée de Galeazzo, produit typique de la « seconde génération fasciste ». Doté d'un physique avantageux, très ambitieux, brillant mais cynique, avide de succès mondains, son appartenance à la jeunesse dorée et à l'entourage du Duce lui valut des débuts faciles. Après des études de droit, il entre dans la carrière diplomatique. En 1930, il épouse Edda, la fille préférée de Mussolini, et sa carrière connaît une progression rapide : il est, en 1933, directeur du bureau de presse du ministère des Affaires étrangères.

À trente-trois ans, le 9 juin 1936, il est nommé ministre des Affaires étrangères. Son avènement marque un tournant dans la politique extérieure italienne qui, de 1922 à 1935, sous la direction de Mussolini, était demeurée, en dépit d'écarts passagers, dans la ligne traditionnelle d'entente avec la France et l'Angleterre. Décoré du titre de fondateur de l'Empire, Ciano s'applique à rapprocher l'Italie de l'Allemagne hitlérienne. Se proclamant fidèle inconditionnel du Duce, il contribue à vaincre les ultimes réticences de Mussolini et il est le véritable initiateur de l'axe Rome-Berlin. Dans sa conception de la politique, envisagée comme un simple rapport de forces, où entrent le chantage et la corruption, il se targue de faire jeu égal avec Hitler.

Un tournant capital se dessine dans son attitude, après l'Anschluss de l'Autriche (1938). Il commence à être préoccupé par la puissance croissante du IIIe Reich et la rupture de l'équilibre des forces qui en découle, au détriment de l'Italie. Cette évolution fut sans doute influencée par les sentiments francophiles et anglophiles de la haute société qu'il fréquentait et par son animosité contre Achille Starace, nommé secrétaire du parti fasciste, protagoniste d'un « nouveau style », démagogique et populaire, qu'il avait en horreur. Il signe, à contrecœur, le « pacte d'acier » (1939), liant étroitement le sort de l'Italie à celui de l'Allemagne. Tandis que Mussolini joue désormais à fond la carte nazie, Ciano sépare de plus en plus les intérêts du fascisme, qui passent au premier plan pour le Duce, de ceux de la nation italienne. Ciano éprouve, dans son for intérieur, une hostilité croissante envers l'Allemagne. Pendant la période de la non-belligérance italienne (sept. 1939-juin 1940), il se montre résolument neutraliste et cherche à freiner la marche à la guerre, dans laquelle le fascisme était irrémédiablement engagé. Mais, fasciné par Mussolini, il continue à cautionner une politique qu'il désapprouve, sans avoir le courage de manifester son opposition.

Mussolini, sans doute pour donner un gage à Hitler, éloigne Ciano du ministère des Affaires étrangères (1943) et le nomme au poste représentatif d'ambassadeur auprès du Saint-Siège.

Les relations entre le dictateur et son gendre se refroidissent ; dans la nuit du 24 au 25 juillet 1943, lors de la séance du Grand Conseil fasciste, Ciano vote l'ordre du jour Grandi de défiance à Mussolini. Demeuré à Rome, il ne peut obtenir du gouvernement Badoglio un passeport pour l'Espagne. Le 23 août 1943, déjouant la surveillance italienne, Ciano s'envole vers l'Allemagne, où il est assigné à résidence forcée. Le 27 septembre, après une conversation dramatique avec Mussolini, il est transféré en Italie et emprisonné à Vérone, en attendant le procès intenté[...]

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Ribbentrop et Ciano à Milan en 1939 - crédits : Keystone/ Getty Images

Ribbentrop et Ciano à Milan en 1939

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  • ITALIE - Histoire

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