GALILÉE
Région du nord d'Israël, la Galilée est située entre la frontière du Liban et la plaine de Yizréel, et s'étend du Jourdain, à l'est, à la plaine côtière méditerranéenne, à l'ouest. Région de collines plus élevées au nord (haute Galilée) qu'au sud (basse Galilée), elle est assez propice à l'agriculture traditionnelle (céréales, vergers, oliviers).
Le nom de Galilée vient du mot hébreu gālīl (« district »), dont l'emploi a été spécialement attaché à cette province du nord de la Palestine. Lors de l'entrée des Israélites en Canaan, le territoire galiléen est réparti entre quatre tribus : Asher, Zabulon, Nephtali et Issachar. Ces tribus s'affranchissent du joug cananéen par la victoire des eaux de Mérom, où ils défont une coalition dirigée par Yabin roi de Hazor (Jos., xi). Un peu plus tard, Zabulon et Nephtali, avec l'aide d'autres tribus et sous l'impulsion de Débora et de Baraq, réussissent à repousser les Peuples de la mer en battant Sisara au torrent de Qishon (Jug., iv-v).
À la fin de son règne, Salomon cède à Hiram, roi de Tyr, une partie de la Galilée, le « pays de Kābul » (non loin d'Akko), en échange d'avantages commerciaux et économiques (I Rois, ix, 10-14). Après la division du royaume de Salomon, la Galilée est rattachée au royaume du Nord (royaume d'Israël) ; elle est alors plusieurs fois dévastée par les guerres entre ce dernier et le royaume araméen de Damas, qui parvient à lui imposer partiellement son contrôle. En ~ 734, répondant à l'appel d'Achaz, roi de Jérusalem, Téglatphalasar III s'empare de la Galilée qui devient une province assyrienne avec pour capitale Megiddo ; à la suite du transfert de populations qui est alors effectué, Isaïe appelle cette région : « Galilée [district] des nations » (Is., viii, 23). Jusqu'à l'époque des Séleucides, la population galiléenne reste très mélangée (Phéniciens, Araméens) avec une forte minorité de population israélite. À l'époque des Maccabées, cette population, se sentant menacée, fait appel à Simon, qui chasse les armées séleucides jusqu'aux portes de Ptolémaïs (Akko), mais qui juge plus prudent de déplacer une partie de la population juive galiléenne et de l'établir en Judée (I Macc., v, 14-23). Après la conquête de la Palestine par Pompée, la Galilée, avec pour capitale Sepphoris, devient une province du royaume de Jean Hyrcan II puis d'Hérode le Grand. Après la mort de ce dernier, elle est rattachée à la tétrarchie d'Hérode Antipas puis au royaume d'Hérode Agrippa Ier (39-44). Elle est ensuite gouvernée directement par les procurateurs romains de Palestine.
Au début de notre ère, la Galilée est un foyer extrêmement actif du nationalisme juif extrémiste, auquel se rattache le mouvement des zélotes dont fait partie au moins un des membres du groupe des douze disciples de Jésus : Simon le Zélote (Luc, vi, 15). Dans sa prédication, Jésus s'adresse, en premier lieu, aux habitants des villes et villages de Galilée (Matth., iv, 12-17 ; Marc, i, 39), spécialement aux villes du bord du lac de Tibériade : Capharnaüm, Chorozaïm, Bethsaïde, Magdala. Lors du procès de Jésus, c'est à son accent galiléen que Pierre se fait reconnaître (Matth., xxvi, 73). C'est dire l'importance que la Galilée a joué dans les origines du christianisme.
En 66-70, lors de la révolte juive, deux hommes s'affrontent pour diriger la résistance de la Galilée contre les Romains : Jean de Giscala, qui se retire ensuite à Jérusalem pour y contrôler le Temple, et Flavius Josèphe, qui, après la prise de Jotapata, réussit à se concilier les faveurs de Vespasien en lui annonçant qu'il sera acclamé empereur. Après la seconde révolte juive (132), la Galilée devient un des foyers de la renaissance juive[...]
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Écrit par
- André LEMAIRE : directeur d'études honoraire, École pratique des hautes études, correspondant français de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
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