GALILEO, système européen de navigation par satellite
Le développement du système et les services de Galileo
Les partenaires du programme Galileo sont la Commission européenne, qui le gère et le finance, et l’Agence spatiale européenne, qui le conçoit et le développe. Le coût pour l’Europe du programme Galileo est de l’ordre de 10 milliards d’euros d’ici 2020.
Le développement de Galileo a suivi plusieurs phases que l’on peut résumer ainsi :
– le développement d’un système prototype validant le concept, la réservation au niveau international des fréquences d’émission des futurs satellites et le lancement de deux satellites prototypes, GIOVE-A et GIOVE-B (Galileo In-Orbit Validation Elements), en 2005 et 2008 ;
– la validation en vol avec le lancement de quatre premiers satellites opérationnels, deux en 2011 et deux en 2012, et les premières infrastructures au sol ;
– le complément de développement, depuis la fin de 2013 jusqu’à la fin de 2020, menant à la capacité opérationnelle complète (en anglais, FOC pour full operating capability) du système, avec au moins vingt-quatre satellites opérationnels en orbite autour de la Terre, à 23 222 kilomètres d’altitude.
L’une des étapes marquantes a été le démarrage des services, encore partiels, de Galileo, le 15 décembre 2016, avec onze satellites opérationnels et toutes les infrastructures au sol. Le système a permis dès cette date une utilisation de ses premiers services, mais de façon intermittente en raison du nombre limité de satellites. En août 2018, le système comprenait dix-sept satellites opérationnels. Le dernier lancement a eu lieu le 25 juillet 2018, avec quatre nouveaux satellites mis en orbite par Ariane-5.
Galileo propose quatre services :
– le service ouvert (Galileo Open Service – OS), gratuit et dédié au grand public, avec une précision de l'ordre du mètre ;
– le service commercial (Galileo Commercial Service – CS), payant et accessible à des utilisateurs autorisés, qui auront accès à une meilleure précision, de l’ordre de quelques centimètres. Ce service assurera également une authentification des signaux ;
– le service public réglementé (Galileo Public Regulated Service – PRS), dédié aux autorités régaliennes des États membres de l'UE, dont les signaux sont robustes et cryptés ;
– le service de recherche et sauvetage (Galileo Search and Rescue – SAR), qui fournira aux utilisateurs de balises de détresse une couverture globale et une bonne précision de positionnement.
Les signaux de navigation des satellites du système Galileo sont émis dans la bande de fréquence L, et sont au nombre de quatre :
– le signal E1, dédié aux services ouvert et public réglementé, est émis à la fréquence porteuse de 1 575,42 mégahertz (MHz) ;
– le signal E6, dédié aux services commercial et public réglementé, est émis à la fréquence porteuse de 1 278,75 MHz ;
– le signal E5a, dédié au service ouvert, émis à la fréquence porteuse de 1 176,45 MHz ;
– le signal E5b, également dédié au service ouvert, est émis à la fréquence porteuse de 1 207,14 MHz.
Les signaux E5a et E5b sont émis conjointement et forment un signal à large bande, noté E5. Les largeurs de bande associées aux fréquences porteuses permettent de rendre le signal plus « robuste » contre des erreurs de mesure dues aux effets de multitrajet ou aux interférences.
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Écrit par
- Bernard BONHOURE : ingénieur expert senior au Centre national d'études spatiales, système de navigation par satellites Galileo
- Jonathan CHENAL : ingénieur
Classification
Médias
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