GAMÈTES
Gamètes des végétaux
Tendances évolutives générales
On admet que les êtres vivants les plus anciennement apparus sur la Terre (telles les Cyanobactéries ou Cyanophycées ou Algues bleues, qui ont laissé des traces depuis 3 850 millions d'années) sont, à l'origine, dépourvus de toutes cellules sexuelles. Ces plantes se multiplient par fragmentation de filaments pluricellulaires. Un premier pas est franchi lorsque des thallophytes, les algues, pratiquent la sporulation : une cellule (sporocyste) fragmente sa matière vivante (ou protoplasme) en une ou plusieurs sphérules, ou spores directes, destinées à être dispersées et pouvant ensuite chacune proliférer en un individu en tout point semblable à celui qui les a émises.
Le passage à la sexualité apparaît dès que (chez une des Algues vertes, Ulothrix, par exemple) des éléments dispersés semblables aux spores deviennent incapables de régénérer seuls, comme font les spores directes, un organisme semblable à la plante. Il faut que deux de ces cellules, alors appelées gamètes, fusionnent en une seule, le zygote, pour que la chaîne de vie gagne un maillon de plus sous la forme d'un nouvel être vivant.
D'abord semblables (isogames) par leur forme et leur comportement, les gamètes vont se spécialiser au cours de l'évolution : les moins mobiles, récepteurs, sont dits « femelles » ; cette qualité s'accompagne évolutivement d'un accroissement de taille, allant de pair avec une accumulation de réserves et entraînant l'hétéro- ou anisogamie, c'est-à-dire la dissemblance des gamètes femelles et mâles. La spécialisation sexuelle culmine dans l' oogamie avec la réalisation de gamètes femelles sphériques, relativement volumineux, immobiles par eux-mêmes et appelés oosphères chez les Végétaux (ovocytes, ovules ou œufs chez les animaux). Les gamètes mâles, devenus minuscules, dépourvus de réserves, mobiles comme de microscopiques animaux, sont nommés spermatozoïdes (zôos = animal, suscitant la formation d'une semence = sperma).
Les gamètes selon les grands phylums
C'est chez les végétaux que les gamètes présentent la plus grande diversité et nous allons maintenant constater que trois grandes lignées (fig. 3) ou phylums, présentent trois types fondamentaux de gamètes, ces types justifiant, en fait, en grande partie, la distinction de ces trois phylums.
Gamètes achontés
Les gamètes non flagellés sont dits achontés (a privatif, chonte = flagelle). Les Rhodophytes, ou Algues rouges, semblent issues assez directement des cyanobactéries, avec lesquelles elles ont en commun certains pigments (érythrocyanines). Les spores directes des Rhodophytes, toujours dépourvues de flagelles comme celles des Cyanophycées, ressemblent encore aux gamètes des deux sexes. Ces gamètes mâles, minuscules cellules sphériques déplacées passivement sont appelés spermies ou spermaties pour bien marquer que ce ne sont pas des zoïdes (autrement dit cellules mobiles). En perdant leurs pigments assimilateurs, en s'adaptant aux milieux aériens, les Rhodophytes restent au niveau évolutif des champignonsAscomycètes, Basidiomycètes et Zygomycètes également dépourvus de cellules flagellées.
Les trois classes de champignons achontés manifestent diverses formes de dégradations de la sexualité :
– chez les Zygomycètes, ce sont de simples renflements d'extrémités de filaments mycéliens qui jouent le rôle de gamétocystes, cellules productrices de gamètes, ces derniers restant à l'état indifférencié sous la forme de noyaux libres dans un cytoplasme commun ;
– chez les Basidiomycètes, la mise en commun des protoplasmes gamétiques est assurée par la conjonction des filaments mycéliens (somatogamie), pas même renflés en ampoules ;
– enfin, de nombreux Ascomycètes, dits imparfaits, ont perdu toute forme de sexualité et ne se[...]
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Écrit par
- Michel FAVRE-DUCHARTRE : professeur de botanique à la faculté des sciences, université de Reims
- Jacques TESTART : directeur de recherche honoraire à l'INSERM
Classification
Médias
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