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GAMME

Les systèmes d'Aristoxène et de Zarlino

Opposés aux pythagoriciens en ce qu'ils n'attribuaient aucune valeur souveraine à la perfection des nombres, les disciples d' Aristoxène de Tarente (ive siècle av. J.-C.) étaient cependant attachés à la théorie des divisions de la corde vibrante dans des rapports «  harmoniques » ; ils attribuaient à cette théorie une valeur à la fois physique et esthétique. Il semble que deux divisions différentes des longueurs de corde aient été connues d'eux. La première correspond à ce que, aujourd'hui, l'on sait être la suite des « harmoniques naturels ». C'est la série :

1 1/2 1/3 1/4 1/5 1/6 1/7 1/8 etc. ut1ut2sol2ut3mi3sol3si3ut4 etc.

correspondant aux fréquences f, 2 f, 3 f, 4 f, 5 f, 6 f, 7 f, 8 f, etc., et dont les cinq premières constituent l'accord parfait majeur (ut-mi-sol). La seconde utilisait une division arbitraire en six parties égales :

1(6/6) 5/6 4/6 3/6 2/6 1/6 0 ut1mi 1sol1ut2sol2sol3 rien

correspondant aux fréquences f, 6 f/5, 3 f/2, 2 f, 3 f, 6 f, et dont est tiré l'accord parfait mineur (ut-mi bémol-sol).

La première division est dite division harmonique, la seconde division arithmétique. Elles sont apparemment inconciliables. C'est pourtant en essayant de les concilier que Gioseffo Zarlino, au xvie siècle, inventa la théorie du « dualisme harmonique », d'où découle à la fois une gamme diatonique majeure et une gamme diatonique mineure. Ces gammes reçurent au xviiie siècle une justification théorique due à Joseph Sauveur, puis à Rameau et à d'Alembert.

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Écrit par

  • : professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris

Classification

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