- 1. La gamme et les modes
- 2. Guy d'Arezzo et la gamme
- 3. La gamme dite de Pythagore
- 4. Les systèmes d'Aristoxène et de Zarlino
- 5. La gamme des physiciens, dite aussi de Zarlino
- 6. Werckmeister et la gamme tempérée
- 7. Divisions de l'octave en parties égales
- 8. Vers la plus grande généralisation possible
- 9. Bibliographie
GAMME
Werckmeister et la gamme tempérée
Les divers inconvénients que présentent les gammes de Pythagore et de Zarlino ont pour origine le problème suivant : comment faire coexister, dans un même système, des quintes justes et des octaves justes ? Or, un raisonnement élémentaire permet de voir que ce problème n'a pas de solution. En effet, les quintes sont le résultat d'une itération du rapport 3 et les octaves celui d'une itération du rapport 2. Il faudrait donc découvrir une puissance de 3 qui soit égale à une puissance de 2. Comme les puissances de 3 sont toujours des nombres impairs (se terminant par 1, 3, 7 ou 9) et que les puissances de 2 sont toujours des nombres pairs, il n'existe pas de solution. Cependant, à la fin du xviie siècle, Andreas Werckmeister (1645-1706) parvint à trouver un compromis qui, une fois de plus, résultait d'un effort de généralisation et que, depuis lors, on utilise sous le nom de gamme tempérée.
Dans le système pythagoricien de génération des intervalles par quintes, on s'aperçoit que, à partir de la douzième quinte, on retrouve, à peu près, la septième octave de la note de départ :
1 3/2 9/4 27/8 81/16 243/32 729/64 ut sol ré la mi si fa♯ 2 187/128 6 561/256 19 683/512 ut♯ sol♯ ré♯ 59 049/1 024 177 147/2 048 531 441/4 096 la♯ mi♯ si♯ (ou ut)
étant la suite des quintes, et la suite des puissances de 2 :
1 2 4 8 16 32 64 128 ut0 ut1 ut2 ut3 ut4 ut5 ut6 ut7
étant celle des octaves. On voit que le rapport 531 441/4 096 = 129,746 est légèrement plus grand que le rapport 128. C'est donc par une approximation exigée par la pratique que l'on identifie le si dièse à l'ut ; la différence qui les sépare est appelée comma pythagoricien. L'idée de Werckmeister est alors d'une géniale simplicité : il décide de répartir cette petite différence de telle sorte que, chaque quinte étant raccourcie de 1/12 de comma pythagoricien, la note engendrée par la douzième quinte corresponde à celle que donne la septième octave. Autrement dit, il pose l'équation : douze quintes = sept octaves. Il résulte de cette égalité que, une fois ramenées à l'intérieur d'une même octave par un nombre convenable de divisions par 2, les douze notes de la série des quintes divisent cette octave en douze parties égales ou douze demi-tons tempérés. Un autre mérite de Werckmeister est d'avoir aussi établi une méthode pour accorder les instruments selon ce « tempérament ». L'inconvénient de la gamme tempérée est de donner des intervalles qui, à l'exclusion de l'octave, sont tous « faux » par rapport aux résonances naturelles (les quintes étant trop petites). Mais l'avantage énorme du système est de permettre toutes les transpositions et d'ouvrir aux musiciens la possibilité d'écrire dans toutes les tonalités en utilisant les instruments à clavier à douze touches par octave.
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Écrit par
- Michel PHILIPPOT : professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris
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