GAṆEŚA
Nom du dieu à tête d'éléphant, l'une des figures les plus célèbres du panthéon hindou ; sa notoriété est due à la fois au pittoresque de son iconographie et au fait que son culte est actuellement très populaire dans l'Inde entière. Son nom Ganesha (ou Ganapati) indique qu'il est le « chef » (isa, pati) de « troupes divines » (gana). Ce trait le rattache au shivaïsme et l'on dit, en effet, qu'il est le fils de Pârvatî, la parèdre de Shiva. Les grands dieux de l'Inde étant tous pourvus de légions de « serviteurs » (« aides », « messagers », « génies »), on en induit que Ganesha est, en quelque sorte, l'un des généraux de l'armée du dieu.
Alors que son frère Skanda incarne la violence et ainsi dirige ceux qui, parmi les serviteurs de Shiva, sont à proprement parler des « soldats », Ganesha s'occupe des forces intellectuelles et spirituelles. À ce titre, il est le patron des artistes, des écrivains et détermine le succès ou l'échec de toute entreprise où l'intelligence humaine entre en jeu. Quand on se l'est dûment rendu propice, il écarte les obstacles sur la voie de la création ; si on l'a négligé, il suscite de semblables obstacles et entraîne à sa perte le créateur impie. Il y a donc un aspect « terrible » de Ganesha : tout comme un éléphant qui peut être un animal domestique des plus efficaces ou une bête furieuse extrêmement dangereuse, le dieu a, comme son père Shiva, une nature ambivalente : les images que l'on fait de lui montrent que, si deux de ses mains font des gestes bénéfiques (apaisement et don), deux autres brandissent des armes.
Chaque année, une grande fête populaire en l'honneur de Ganesha rassemble des multitudes de fidèles qui défilent en cortège dans les grandes villes, portant en procession des statues du dieu. Traditionnellement, les partis politiques tentent de capter la ferveur populaire à leur profit, et la fête de Ganesha dégénère parfois en manifestation. Avant l'indépendance de l'Inde, certains des affrontements les plus marquants entre les nationalistes et la police anglaise éclatèrent à cette occasion.
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Écrit par
- Jean VARENNE : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III
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