GARGANTUAVIS
Une évolution insulaire
Tous les sites ayant livré des fossiles de Gargantuavisphiloinos sont situés dans les limites de l'île Ibéro-Armoricaine, zone qui, au Crétacé supérieur, correspondait à une grande partie de la péninsule Ibérique et de la France actuelle, à une époque où l'Europe était un archipel. Les gisements de vertébrés fossiles d'âge similaire situés dans des régions correspondant à d'autres îles de cet archipel, en Roumanie, en Hongrie et en Autriche, n'ont à ce jour livré aucun reste de cet oiseau. Il est donc vraisemblable que Gargantuavisphiloinos ait évolué dans l'isolement de l'île Ibéro-Armoricaine. Une étude (2014) sur l'histologie osseuse d'un fémur de Gargantuavisphiloinos révèle d'ailleurs des caractères compatibles avec une évolution insulaire : cet oiseau avait une croissance assez lente et cyclique, rappelant celle de certains moas, grands oiseaux terrestres de Nouvelle-Zélande disparus il y a quelques centaines d'années. Ce type de croissance serait éventuellement lié à des ressources alimentaires relativement limitées et fluctuantes suivant les saisons. Cependant, l'évolution des moas semble avoir été rendue possible par l'absence de prédateurs terrestres en Nouvelle-Zélande. La place de Gargantuavisphiloinos dans les écosystèmes riches en dinosaures carnivores de l'île Ibéro-Armoricaine reste à élucider.
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Écrit par
- Eric BUFFETAUT : directeur de recherche émérite au CNRS
Classification
Médias