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GARRETT JOÃO BAPTISTA DA SILVA LEITÃO DE ALMEIDA (1799-1854)

La consécration

Nommé inspecteur général des théâtres, Garrett, dont l'activité de parlementaire et de journaliste ne diminue pas, entreprend la création d'un répertoire dramatique avec Um auto de Gil Vicente, 1838, Filipa de Vilhene, 1840, O Alfageme de Santarém (L'Armurier de Santarém), 1842, pièces historiques, politiques, didactiques. Le premier volume du Romanceiro paraît en 1843 et, l'année suivante, d'une simplicité merveilleuse et puissante, Frei Luís de Sousa son chef-d'œuvre dramatique. En 1845, il donne le premier volume de O Arco de Sant' Ana (le second volume en 1850) et Flores sem fruto (Fleurs sans fruit), qui contient quelques-uns de ses plus beaux poèmes. En 1846, il renouvelle entièrement la prose portugaise dans Viagems na minha terra (Voyages dans ma patrie). Journal de voyage émaillé de nombreuses digressions politiques, de remarques critiques sur l'art et la littérature, cet ouvrage est surtout célèbre pour la nouvelle dite de la « Jeune Fille aux rossignols ». Le style, plein d'humour et de trouvailles, imite avec un art délibéré la conversation d'un esprit délié, mais cette apparente désinvolture fait place parfois à un contrepoint savant.

Garrett reçoit le titre de vicomte en 1851, et publie les deuxième et troisième volumes du Romanceiro. Deux ans plus tard, il donne, anonymement, son dernier et plus beau recueil de poèmes, Folhas caídas (Feuilles mortes), un des sommets de la poésie portugaise du xixe siècle, que la tradition associe à la liaison du poète avec la vicomtesse da Luz. En septembre 1854, il s'alita et, lui qui avait si longtemps brillé dans la société de son temps, mourut dans la solitude à Lisbonne, veillé par son ami, plus tard son biographe, Francisco Gomes de Amorim.

Garrett exerça une influence considérable, non seulement sur la littérature mais aussi sur la société portugaise, dont il fut le « maître à vivre ». Ardent patriote, apôtre de la « sainte liberté », il fut un poète citoyen pour qui l'art devait servir la révolution d'abord dans les sens, puis dans les sentiments et, enfin, dans les opinions.

— Ronny A. LAWTON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Poitiers
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • CASTILHO ANTÓNIO FELICIANO DE (1800-1875)

    • Écrit par
    • 388 mots

    Poète et traducteur portugais né le 28 janvier 1800 à Lisbonne, mort le 18 juin 1875 à Lisbonne.

    Bien qu'aveugle dès son enfance, António Feliciano de Castilho fait des études classiques et publie à seize ans une série de poèmes, de traductions et d'écrits pédagogiques. Sa carrière littéraire peut...