Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PALEWSKI GASTON (1901-1984)

Salué par Michel Debré, en Sorbonne, le 19 janvier 1984, comme le « premier des gaullistes par l'ancienneté », Gaston Palewski a servi le gaullisme pendant cinquante ans puisque, dès 1934, il avait aidé à la diffusion des idées du colonel de Gaulle sur l'utilisation des divisions blindées, et qu'il a occupé ses dernières années au développement national et international des études gaulliennes.

Né à Paris le 20 mars 1901, Gaston Palewski fait ses études à Paris et à Oxford, puis devient, en 1924, attaché politique au cabinet du maréchal Lyautey, résident général au Maroc. Principal collaborateur de Paul Reynaud de 1928 à 1939, il est son directeur de cabinet au ministère des Finances en 1939 et s'efforce de faire rentrer les capitaux exportés. Engagé volontaire dans l'armée de l'air en 1940, il sera aussi, en 1941-1942, commandant des Forces françaises libres de l'Est africain. Mais, à partir de l'été de 1940, c'est dans le service civil qu'il est essentiel à la France libre.

Dans le « rassemblement un peu hasardeux » des deux mille premiers Français libres, il apporte une expérience précieuse. D'abord directeur des affaires politiques chargé des territoires non libérés, il dénonce nettement l'Ordre nouveau nazi, l'« esclavage inévitable » ; Français parlant aux Français, grâce à la B.B.C., il affirme dès octobre 1940 : « Déjà notre serment silencieux de refaire l'âme et la grandeur de la France [...] ne paraît plus illusoire. » Grâce à ses réseaux de renseignements, la France libre garde en effet le sens des réalités et une bonne connaissance de l'évolution des mouvements clandestins de résistance. Gaston Palewski prépare le retour en France dans une ligne exclusivement nationale, avec une administration propre au pouvoir provisoire français. Directeur du cabinet du président du Comité français de la libération nationale à Londres comme à Alger, il exerce les mêmes fonctions auprès du président du Gouvernement provisoire de la République française, sans solution de continuité, de septembre 1942 à janvier 1946. À Paris, il contribue à la reprise des traditions centralisatrices, considérant que le G.P.R.F. n'a pas qualité pour faire autre chose que ce qui était avant le régime illégitime de Vichy.

De ce compagnon de la Libération, Charles de Gaulle écrit qu'il est « toujours là où se fait l'histoire ». Il contribue en 1947 à la création du Rassemblement du peuple français et est député de la Seine de 1951 à 1955. Vice-président de l'Assemblée nationale à partir de 1953, il est ministre délégué à la présidence du Conseil de février à octobre 1955. Edgar Faure le charge des affaires atomiques et sahariennes comme de la coordination de la Défense nationale. Promoteur du 2e plan atomique qui consacre 100 millions de francs au développement de l'énergie nucléaire en France, Gaston Palewski retrouvera d'avril 1962 à février 1965, dans le gouvernement Pompidou, la responsabilité de ces problèmes en qualité de ministre d'État, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales. Il développe alors des relations entre industrie et recherche ainsi que la coopération internationale. Des actions sont conduites avec l'Espagne et la république fédérale d'Allemagne dans le domaine du nucléaire civil, cependant que l'U.R.S.S. adopte le procédé français de télévision en couleurs. Un centre d'essais spatiaux est enfin implanté en Guyane, futur site de lancement des fusées Ariane.

Président du Conseil constitutionnel pour neuf ans, de 1965 à 1974, Gaston Palewski fait de cette haute juridiction un important contrepoids du pouvoir législatif. Le Conseil étend son contrôle de constitutionnalité et accepte de déclarer non conformes à la Constitution de[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en études politiques et en histoire, ancien délégué-adjoint aux célébrations nationales (ministère de la Culture et de la Communication)

Classification