DERJAVINE GAVRIIL ROMANOVITCH (1743-1816)
Fils d'un petit hobereau, Derjavine connaît des débuts difficiles : études inachevées à Kazan, dur service militaire, passion funeste pour les cartes. Promu officier, il participe aux campagnes contre Pougatchev, puis fait une carrière civile mouvementée à cause de ses écrits : des odes à la gloire de la monarchie éclairée de Catherine II avec des pointes satiriques contre ses favoris (Felica, 1783). Sénateur, gouverneur, secrétaire privé de l'impératrice, il allie franc-parler et indépendance d'esprit à la flatterie du courtisan. Plus baroque que classique, il recherche l'effet, l'outrance, l'éclat et atteint parfois à une grandeur inimitable : Dieu (Bog, 1784) ; La Cascade (Vodopad, 1791-1794). Héroïque, emporté, son style violente et transforme la langue russe. Il retrouve des accents authentiquement populaires dans ses poésies légères. Vénéré par ses contemporains, Derjavine reste un maître de la prosodie russe.
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Écrit par
- Alexandre BOURMEYSTER : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Grenoble-III
Classification
Autres références
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RUSSIE (Arts et culture) - La littérature
- Écrit par Michel AUCOUTURIER , Marie-Christine AUTANT-MATHIEU , Hélène HENRY , Hélène MÉLAT et Georges NIVAT
- 23 999 mots
- 7 médias
...Pierre le Grand et de ses successeurs. La poésie légère et familière trouve plus tardivement le langage qui lui convient. C'est dans l'œuvre de Gabriel Derjavine (Deržavin, 1743-1816), que, pour la première fois, un puissant tempérament lyrique, servi par un sentiment inné des ressources expressives du...