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GDAŃSK, anc. DANTZIG

Pologne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pologne : carte administrative

En allemand Danzig, francisé en Dantzig. Citée pour la première fois en 957, dans l'Histoire de la Mission d'Adalbert de Prague, qui introduisit le christianisme dans la région, Dantzig a, en 1254, un statut de ville. La population est formée surtout d'immigrants allemands : marchands, paysans, moines. C'est un des points d'appui du Drang nach Osten germanique au Moyen Âge. Du xiiie au xviie siècle (elle adhère à la Hanse en 1361), c'est une des places les plus importantes pour l'échange des marchandises dans le trafic entre l'est, le nord et l'ouest de l'Europe. Capitale des ducs de Pomérélie depuis 1148, elle passe sous la domination de l'ordre Teutonique. Au xve siècle, des conflits incessants opposent celui-ci à la bourgeoisie pour des raisons commerciales et politiques. La défaite infligée aux chevaliers de l'ordre par le roi de Pologne, Casimir IV, marque la fin de leur domination sur la ville.

Le Privilegium Casimiranum confère à Dantzig les attributions d'un État presque indépendant, maître de sa politique intérieure et extérieure. Elle tire à elle tout le commerce d'exportation de la Pologne et prospère rapidement. Au moment de la Réforme, le roi de Pologne accorde le libre exercice du culte pour tous. Il y a alors deux tiers de protestants, et un tiers de catholiques après les efforts de reconquête des Jésuites. Le commerce recule au xviie siècle, à cause de la guerre russo-polonaise et de l'entrée des Hollandais et des Anglais dans la Baltique. Il décline encore après le premier partage de la Pologne ; la ville est, en effet, cernée par les possessions prussiennes. Dantzig fut annexée à la Prusse lors du second partage de la Pologne. De 1807, au traité de Tilsitt, et jusqu'en 1814, Napoléon en fit une ville libre sous la protection de la France, de la Prusse et de la Saxe. Elle est, en fait, entièrement soumise à l'autorité de Napoléon, représenté par un gouverneur français, le général Rapp, qui, en contravention avec les stipulations du Blocus continental, laisse se développer une active contrebande. Prussienne à partir de 1814, Dantzig devient le principal port d'importation et d'exportation de Prusse-Orientale et Occidentale ainsi qu'un grand centre industriel.

La solution imaginée par les vainqueurs de 1919 est une sorte de compromis entre les prétentions polonaises d'avoir un port sur la Baltique, à l'embouchure de la Vistule, et la détermination de la population, constituée par 96 p. 100 d'Allemands, de ne pas devenir polonaise. Sans consultation préalable des populations, le territoire entourant le port : 1 951 kilomètres carrés, 4 villes, 255 villages, et la ville elle-même sont enlevés au Reich. La Prusse-Orientale se trouve séparée du reste de l'Allemagne par le corridor. Foch prophétise : « C'est là que se trouve l'amorce d'un nouveau conflit mondial. » Le 15 décembre 1920, devant un représentant des Alliés, une assemblée constituante déclare : « La ville de Dantzig et le territoire qui l'entoure sont déclarés ville libre à compter de ce jour. » Une Constitution, ratifiée par le Conseil de la Société des Nations, entre en vigueur en juin 1922. Elle fait de la ville libre un véritable État avec son drapeau, ses armoiries, sa monnaie, son Parlement, le Volkstag, qui désigne un Sénat. L'allemand est la langue administrative. La S.D.N., représentée par un haut-commissaire, garantit l'indépendance de la ville et veille au respect de la Constitution. En fait, la ville libre ne jouit que d'une souveraineté limitée. La Pologne y exerce d'importantes prérogatives : le territoire est inclus dans le rayon douanier polonais, les chemins de fer sont sous administration polonaise, les installations portuaires sont gérées par une commission internationale. [...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Médias

Pologne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pologne : carte administrative

Edward Gierek, 1977 - crédits : Wojtek Laski/ Getty Images

Edward Gierek, 1977

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