GÉ
Indiens de langue gé qui habitent l'est du Brésil, généralement dans les régions de savane. À une technologie rudimentaire s'allient des structures sociales de grande complexité et une pensée mythologique qui a été largement influencée par des apports extérieurs. Johannes Wilbert a divisé la famille linguistique gé en trois groupes : le groupe Acroa, comprenant les Acroa, les Sacriaba, les Akwe, les Chavante et les Cherente (ou Sherente) — ces deux derniers étant les seuls survivants ; le groupe Kayapo comprenant les Kayapo du Sud, aujourd'hui disparus, et les Suya ; le groupe Apinayé incluant les Apinayé, les Timbira orientaux et les Coroa ou Kayapo du Nord. Ces derniers s'étendent vers le nord, dans l'aire amazonienne.
L'économie est basée sur l'horticulture que toutes les populations de langue gé pratiquent. Elle est complétée par la chasse collective ou individuelle, par la cueillette et, à un moindre degré, par la pêche. L'artisanat se réduit à la fabrication des armes, arcs et massues, à la vannerie et au travail du coton crocheté. Leur imagination créatrice s'exprime surtout dans les peintures corporelles. Celles-ci répondent à un souci d'ordre esthétique et n'indiquent pas l'appartenance à un groupe. Dans certains cas, elles peuvent aussi avoir une signification magique, comme les peintures en noir réservées aux hommes partis à la chasse ou à la guerre et qui étaient destinées à les protéger. Le talent des femmes s'exerce particulièrement dans les peintures corporelles des enfants, qui comportent une grande richesse de motifs. Comme colorants, les Gé utilisent le rocou, le génipa et le charbon de bois. Ils portent aussi des coiffures en plumes et des bijoux : colliers, boucles d'oreilles et bracelets de coquillages ou de dents de pécari, enfilés sur des fils de coton.
En ce qui concerne la structure sociale, tous les groupes ont une descendance unilinéaire, organisée en clans ou en lignages. Chez certains elle est patrilinéaire (Cherente ou Kayapo du Sud), chez d'autres elle est matrilinéaire (Timbira orientaux et Apinayé). Un autre trait caractéristique des sociétés gé est le dualisme, la division en moitiés, parfois exogamiques. Dans certains groupes, Chavante et Kayapo du Nord, les moitiés ne sont pas fondées sur la parenté, mais le candidat lui-même décide de son appartenance. D'autres institutions sociales n'ont pas comme base les liens de parenté. Ce sont les classes d'âge et les sociétés d'hommes qui ont des fonctions éducatives, économiques, politiques et religieuses.
La mythologie gé comporte un cycle du Soleil et de la Lune, des mythes sur l'origine du feu et sur le déluge, ainsi qu'un mythe propre à ces populations, sur l'origine du rituel d'initiation, qui relate les nombreuses aventures de deux frères orphelins élevés par leurs grands-parents.
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Écrit par
- Susana MONZON : docteur de troisième cycle
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Autres références
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