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BLÜCHER GEBHART LEBERECHT VON (1742-1819)

La carrière de Blücher, général prussien qui attacha son nom à la défaite de Napoléon à Waterloo, se déroule en deux temps. Jusqu'à la soixantaine, il mène la vie assez obscure d'un officier de cavalerie. À partir de 1805 il est l'un des chefs du parti anti-français en Prusse.

Né au Mecklembourg, il s'engage à quatorze ans au service de la Suède, comme simple hussard, car il n'a aucun goût pour les études. Il passe en 1758 au service de la Prusse. Sous-lieutenant à seize ans, il est toujours capitaine à trente ans et quitte l'armée en 1773 pour mener la vie d'un hobereau. Il épouse la fille d'un général saxon et gère assez mal son domaine, qu'il doit vendre en 1789 pour payer ses dettes. En 1787 il parvient à se faire réintégrer dans l'armée prussienne et les guerres de la Révolution lui offrent des possibilités d'avancement : en 1794, il est colonel de hussards et son Journal de campagne de 1793-1794 abonde en renseignements sur l'utilisation de la cavalerie légère. En 1801, nommé général, il est gouverneur militaire de Münster en Westphalie. De sa carrière de cavalier il garde le goût de l'action offensive. On l'appellera d'ailleurs le général Vorwärts (« en avant »).

Dès cette époque il voue une véritable haine aux Français en général et à Napoléon en particulier, et pousse à la rupture avec la France. Pourtant, le 7 novembre 1806, il doit capituler près de Lübeck. Nommé gouverneur de Poméranie, il se lie avec Scharnhorst ; il voit dans la Prusse le sauveur de l'Allemagne. En 1809 il incite son pays à entrer en guerre aux côtés de l'Autriche. Personnage encombrant, Blücher doit quitter Berlin pour un exil en Silésie. En 1813 il reprend du service : Scharnhorst lui confie, en février, une armée qui combat à Lützen et à Bautzen. À l'automne 1813 il est placé à la tête de l'armée de Silésie, qui compte 90 000 hommes, avec laquelle il fera la campagne de France. Nommé maréchal, il entre à Paris le 31 mars 1814, mais doit démissionner le 2 avril car, ignorant le français, il est incapable de mener la moindre négociation.

La Belle Alliance - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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Pendant les Cent-Jours, le gouvernement prussien lui confie l'armée du Rhin. Battu à Ligny le 16 juin 1815, Blücher manque de peu d'être pris par Napoléon, mais il échappe à Grouchy et se porte au secours de Wellington. Le soir du 18 juin 1815, toujours intrépide, il tombe sur l'aile droite de Napoléon et permet aux Anglais de gagner la bataille de Waterloo. Il se lance alors à la poursuite des Français et contraint Paris à capituler le 3 juillet.

Malade, fêté comme un héros, couvert d'honneurs, il vivra désormais retiré jusqu'à sa mort.

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Média

La Belle Alliance - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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