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GÉNIE GÉNÉTIQUE

Utilisation des puces à ADN

Puce à ADN - crédits : Encyclopædia Universalis France

Puce à ADN

Le nombre de séquences d'ADN connues est en rapide augmentation et les méthodes artisanales utilisées depuis le début de la mise en œuvre du génie génétique pour leur exploitation ne suffisent pas à traiter ce grand nombre d'informations. Le séquençage des génomes fournit, en effet, aux expérimentateurs un nombre considérable de séquences qui peuvent être utilisées comme sondes génétiques. Ces dernières, qui sont de courtes séquences d'ADN, peuvent être exploitées en grandes séries avec des dispositifs que l'on appelle des puces à ADN ou biopuces (fig. 6). Celles-ci exploitent une propriété fondamentale de l'ADN qui est d'être constitué de deux brins complémentaires capables de s'apparier de façon spécifique et stable. Ainsi, un fragment d'ADN simple brin ou d'ARN messager est capable de reconnaître son brin complémentaire parmi des milliers d'autres : c'est le phénomène d'hybridation moléculaire. Cette propriété permet d'utiliser des fragments d'ADN comme sondes pour détecter une cible dans un mélange complexe de molécules d'ADN ou d'ARN messager.

De courtes séquences d'ADN, correspondant à des régions transcrites de l'ADN, sont donc fixées chimiquement en grand nombre sur des supports inertes (verre, silicium, plastique...), constituant des sondes capables d'identifier des séquences d'ADN complémentaires. Ces plaques sont mises au contact d'extraits cellulaires contenant les copies des ARNm d'un type cellulaire donné. Les séquences solubles, qui sont complémentaires de la séquence des sondes, vont s'hybrider avec celles-ci et rester ainsi fixées au support. Un dispositif automatique permet de déterminer rapidement si un hybride moléculaire est formé avec telle ou telle sonde.

Les puces à ADN sont des outils qui offrent de nombreuses applications. Elles permettent :

– d'identifier la présence d'un organisme ou des traces de celui-ci dans un milieu donné ; on peut ainsi détecter la présence d'un OGM ;

– de connaître la population des gènes qui s'expriment dans une cellule donnée et de comparer cette population à celle d'une autre cellule ; il est ainsi possible, par exemple, de découvrir des gènes qui s'expriment dans une tumeur mais pas dans la cellule normale et ainsi de mieux détecter et décrire la tumeur ;

– de détecter des gènes mutés responsables d'une maladie génétique ;

– de connaître la structure des gènes impliqués dans l'élimination des médicaments chez chaque patient et définir ainsi les meilleures doses à utiliser pour obtenir une action curative avec un minimum d'effets secondaires ;

– de procéder à une sélection génétique basée sur les marqueurs des puces à ADN.

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Écrit par

  • : directeur de recherche, unité de biologie du développement et reproduction, Institut national de la recherche agronomique

Classification

Médias

Gènes et protéines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gènes et protéines

Clonage d'un fragment de gène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clonage d'un fragment de gène

Représentation schématique du code génétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Représentation schématique du code génétique

Autres références

  • TECHNIQUES DU GÉNIE GÉNÉTIQUE - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 505 mots

    1962 Découverte, par Werner Arber, des enzymes de restriction, enzymes bactériennes capables de couper l'ADN.

    1971 Première utilisation, par Daniel Nathans, des enzymes de restriction comme ciseaux moléculaires : découpage de l'ADN du virus SV40.

    1975 Mise au point, par Edwin Southern,...

  • ANIMAUX MODÈLES, biologie

    • Écrit par et
    • 9 550 mots
    • 8 médias
    ...souris (on mesure le parallélisme avec les travaux sur la fécondation in vitro chez l'homme menés au même moment) et leur réimplantation dans l'utérus. C'est vers 1985 que l'application de ce savoir sur la manipulation des œufs aux méthodes de la génétique moléculaire (grâce à laquelle on peut produire...
  • ANTICORPS MONOCLONAUX

    • Écrit par et
    • 2 137 mots
    Ces deux régions étant codées par des gènes différents, les chercheurs ont fabriqué des anticorps chimériques homme-souris en associant les gènes humains des régions constantes aux gènes de souris des régions variables de l'anticorps monoclonal initial. Les anticorps chimériques sont beaucoup...
  • ARNm THÉRAPEUTIQUES

    • Écrit par
    • 6 616 mots
    • 5 médias

    Un grand nombre de maladies, génétiques en particulier mais aussi acquises, pourraient être soignées si on pouvait introduire dans l’organisme, voire dans les cellules en cause, la ou les protéines capables de corriger l’anomalie à l’origine de la maladie. Face à ce besoin, on ne dispose que d'une...

  • ASILOMAR CONFÉRENCE D' (1975)

    • Écrit par
    • 617 mots

    La rencontre qui s'est tenue du 24 au 27 février 1975 à Asilomar en Californie ne fut pas une conférence scientifique ordinaire du fait de la présence d’une quinzaine de journalistes. Elle était organisée par un petit groupe de scientifiques mené par Paul Berg, biochimiste de l’université...

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