GENIZAH DU CAIRE
Le terme araméen genizah (de GNZ, « cacher », « être précieux ») désigne une salle, attenante à la synagogue, destinée à recevoir les manuscrits de la Loi devenus inutilisables par l'usure de l'âge ou la manipulation cultuelle : tenus pour sacrés, car ils contenaient le nom divin, ils ne devaient être ni détruits ni profanés.
Par un extrême hasard, on découvrit, en 1896, dans la genizah d'une synagogue karaïte du Vieux-Caire (église chrétienne dédiée à saint Michel et convertie en synagogue en 882) un lot unique de manuscrits, dont certains remontent au viie siècle : poèmes liturgiques, écrits privés, mais surtout fragments de livres bibliques. L'importance de cette découverte, avec une avance de quelque soixante années, concurrence presque celle de Qumrān.
Ces manuscrits ont été déposés dans les grandes bibliothèques, en Russie (Saint-Pétersbourg), aux États-Unis et surtout en Angleterre (Cambridge, Oxford et Londres). L'examen des pièces bibliques fut des plus fructueux pour l'histoire de la transmission du texte de l'Écriture. On était désormais à même de reconstituer les étapes de sa vocalisation (de la « massore ») : bien des fragments de la genizah étaient les témoins des longs essais de vocalisations babyloniennes ou palestiniennes.
Parmi les textes les plus précieux, il faut mentionner les larges fragments du texte hébraïque de l'Ecclésiastique et deux manuscrits (A et B) du Document de Damas, dont des fragments ont été identifiés dans les découvertes de la mer Morte.
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Écrit par
- André PAUL : bibliste
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