GÉNOCIDE AU RWANDA
Le 6 avril 1994, un avion transportant le président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira est abattu alors qu'il s'apprête à se poser à Kigali. Cet attentat, qui a lieu alors que des négociations sont en cours entre les Hutu (90 p. 100 de la population rwandaise) et la minorité tutsi représentée par le Front patriotique rwandais (F.P.R.), exacerbe les tensions qui minent la société rwandaise depuis que celle-ci s'est émancipée du joug colonial belge en 1962. Dans les jours qui suivent, les Hutu s'en prennent aux membres de la minorité tutsi, ainsi qu'aux Hutu modérés qui refusent de participer à ces exactions : en quelques semaines, entre 500 000 et un million de personnes – pour une population totale de 7 millions d'habitants – sont froidement et systématiquement exterminées par les miliciens du régime. Face à ce génocide qui déstabilise toute l'Afrique centrale, la communauté internationale tarde à réagir : une force d'interposition française tente, en juin, de créer une zone de sécurité dans le sud-ouest du pays (opération « Turquoise »), sans pouvoir apaiser le climat entre les communautés hutu et tutsi. Depuis novembre 1994, le Tribunal pénal international pour le Rwanda a jugé une centaine de personnes en vingt ans.
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Écrit par
- Olivier COMPAGNON : professeur d'histoire contemporaine, université Sorbonne nouvelle, Institut des hautes études de l'Amérique latine
Classification
Média