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GENTIL-BERNARD PIERRE AUGUSTE BERNARD dit (1708-1775)

Le qualificatif de « gentil » attribué par Voltaire au poète Bernard désigne ses vers et non sa personne car l'homme était un rude gaillard. Il passe pour un maître du genre gracieux, où brillèrent, au moins autant que lui, Chaulieu, Gresset et Bernis. Dragon, il vécut sur les champs de bataille ; puis dans les parages de la Cour : l'abus du jeu, de la table et du lit le fit tomber dans un gâtisme prématuré. Mais il avait chanté l'amour, son unique inspirateur, en émule d'Anacréon. La « gentillesse » était sa manière de sublimer l'érotisme en poésie. Il est du siècle de Watteau, de Marivaux, de Fragonard. Il a écrit le livret du Castor et Pollux de Rameau, composé plusieurs poèmes galants, un Art d'aimer à l'instar d'Ovide et une épître pour chacune de ses maîtresses. Mais son chef-d'œuvre, L'Amour fouetté, tient en vingt-quatre octosyllabes.

— Édouard GUITTON

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Écrit par

  • : professeur de littérature française à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

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