GÉODYNAMIQUE
Le mot « géodynamique » est apparu à l'aube du xxe siècle (É. Hang, 1908 ? A.E.H. Love, 1911 ?) sans que sa naissance ait été accompagnée d'une définition qui en précise clairement les limites. Par rapport à l'expression antérieure « géologie dynamique », dont il apparaît comme une contraction, l'étymologie suggère un élargissement du sens, puisqu'il ne s'agit plus seulement de la dynamique des phénomènes géologiques, c'est-à-dire relativement superficiels, mais de la dynamique de la Terre dans son ensemble : la naissance du mot « géodynamique » traduit la conscience des liens qui existent entre la surface de la Terre et ses parties internes. Si on tente de définir la géodynamique comme la partie des sciences de la Terre concernée par les processus évolutifs et l'analyse des forces dont ils résultent, il apparaît immédiatement que son domaine est extrêmement vaste et reprend des phénomènes étudiés depuis longtemps, sous des noms différents. Un tel regroupement n'a d'intérêt que si l'on se place à un point de vue résolument synthétique, pour mettre en évidence les liens entre l'évolution de phénomènes en apparence assez différents, dont l'étude détaillée relève de disciplines distinctes, auxquelles on renverra ci-après.
La géodynamique se divise, de prime abord, en géodynamique externe et géodynamique interne, qui diffèrent non seulement par les domaines affectés – une pellicule relativement mince pour le premier, un volume immense pour le second – mais également par l'échelle du temps, les phénomènes étant beaucoup plus rapides à la surface, où une extrapolation à partir de la durée de nos observations suffit à nous permettre une interprétation de l'évolution, et beaucoup plus lents dans le domaine interne, pour lequel l'analyse de l'histoire géologique doit corriger l'impression de stabilité et de permanence que suggère notre expérience directe. Mais l'application de critères aussi vagues soulèverait de graves difficultés. Comme pour tout phénomène évolutif, un fil conducteur nous est fourni par l'étude des bilans énergétiques.
Géodynamique externe
Le domaine de la géodynamique externe englobe tous les phénomènes dissipant une énergie qui provient, plus ou moins directement, du rayonnement solaire.
Le rayonnement solaire apporte à la Terre environ 1 400 watts par mètre carré (rayonnement incident normal au « sommet » de l'atmosphère), soit l'équivalent d'une puissance de 1,75 . 1014 kilowatts, dont la plus grande partie est à nouveau rayonnée par la Terre. Mais l'inégale répartition, dans le temps comme dans l'espace, de l'échauffement produit est la cause de tous les mouvements de l'atmosphère, des vents et des précipitations, d'où résultent les mouvements de l'eau à la surface des continents, dans les glaciers, le ruissellement et les cours d'eau, et une part des mouvements de la mer, avec les vagues. L'énergie dissipée dans ces mouvements de l'atmosphère, difficile à évaluer exactement, doit se compter par centaines de milliards de kilowatts.
Par ailleurs, les marées sont des phénomènes oscillatoires, entretenus par un emprunt à l'énergie astronomique, tant potentielle que dynamique, des systèmes constitués par la Terre et la Lune (dont les mouvements se trouvent très légèrement ralentis), et la Terre et le Soleil (l'allongement de l'année du fait des marées est inappréciable). On estime l'énergie dissipée par la marée à 3 . 109 kW.
On se reportera aux articles correspondants pour l'analyse détaillée des phénomènes qui viennent d'être évoqués, l' érosion et le transport éolien, l'érosion et le transport glaciaire, qui laissent une empreinte morphologique si caractéristique, l'érosion par ruissellement,[...]
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Écrit par
- Jean GOGUEL : ingénieur général des Mines, ancien directeur du service de la carte géologique de France
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