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PARSONS GEOFFREY (1929-1995)

Elisabeth Schwarzkopf - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

Elisabeth Schwarzkopf

Accompagnateur hors pair, le pianiste australien Geoffrey Parsons s'était imposé comme le digne successeur de Gerald Moore aux côtés des plus grands chanteurs de son temps et savait transformer un récital de mélodies ou de lieder en une véritable séance de duo.

Il naît à Sydney (Australie) le 15 juin 1929 et fait ses études à Canterbury High School avant d'entrer au conservatoire de sa ville natale en 1941, où il travaille avec Winifred Burston. Pour son premier concert à Sydney, en 1946, il joue un concerto pour piano de Mozart. Deux ans plus tard, il effectue une première tournée en Australie, comme accompagnateur de la chanteuse Essie Ackland. L'expérience étant convaincante, il décide de se consacrer uniquement à l'accompagnement. Il vient poursuivre sa formation en Grande-Bretagne et se produit à Southampton en 1950, avec Peter Dawson. Il se fait remarquer cinq ans plus tard en accompagnant le baryton Gerard Hüsch dans Le Voyage d'hiver de Schubert, à Londres. En 1956, il va travailler à Munich avec Friedrich Wührer. Au fil des années, il affirme ses qualités d'accompagnateur dans le domaine du chant et donne un premier concert avec Elisabeth Schwarzkopf en 1961, à Londres. Il sera par la suite son partenaire attitré. Lorsque Gerald Moore quitte la scène, à la fin des années 1960, la plupart des grands chanteurs se tournent vers Geoffrey Parsons : Hans Hotter, Hugues Cuenod, Victoria de Los Angeles, Rita Streich, Joan Sutherland, Birgit Nilsson, Janet Baker, Christa Ludwig, Jessye Norman, Nicolaï Gedda, Thomas Hampson, qu'il accompagne sur les scènes du monde entier (dans plus de quarante pays différents, avec vingt-neuf tournées en Australie) ainsi que sur disque. Parmi les instrumentistes, le violoniste Nathan Milstein et le violoncelliste Paul Tortelier font souvent appel à lui. Il se consacre en outre à l'enseignement et donne des cours d'interprétation à Londres (à partir de 1977), en Suède, en Autriche, en Australie et aux États-Unis. En 1977, il est fait commandeur du British Empire. Entre 1982 et 1984, il anime au Barbican Centre de Londres une série de récitals de chant, Geoffrey Parsons and Friends, qui attire les plus grandes voix du monde entier. Un cancer fulgurant met fin à sa carrière en quelques semaines, et il meurt à Londres le 29 janvier 1995.

Son style était moins passionné que celui de Gerald Moore, ses sonorités moins généreuses mais probablement plus subtiles. Il possédait un sens très développé des nuances et des couleurs, et savait créer un climat de confidence et de poésie particulièrement bien approprié au lied romantique allemand et à la mélodie française. Une telle personnalité était autant un accompagnateur qu'un répétiteur pour les chanteurs, et son sens de la juste mesure a fait de lui le trait d'union naturel entre la génération des géants du lied (G. Hüsch ou E. Schwarzkopf) et les nouveaux talents.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Média

Elisabeth Schwarzkopf - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

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