GÉOGRAPHIE ÉCONOMIQUE
Conséquences de la répartition inégale des ressources
Les conséquences de la répartition inégale des ressources dépendent de l’échelle spatiale et de la nature des ressources.
Concentration de la population
L’homme a tendance à s’installer et à s’agglomérer dans des lieux disposant de ressources suffisantes pour qu’il puisse y vivre et y prospérer. En moyenne, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Océanie disposent de moins d’avantages géographiques naturels et ont, jusqu’à présent, concentré moins de population que les autres continents. Les régions urbaines concentrent activités et population ; l’urbanisation est un moteur nécessaire, mais non suffisant de croissance économique. Par voie de conséquence, la croissance s’accompagne d’inégalités intra-urbaines et interurbaines considérables.
Migrations démographiques
En l’absence de ressources indispensables, des groupes de personnes, cherchant une vie meilleure, déménagent vers un lieu plus propice. Les exemples abondent : la ruée vers l’or en Amérique du Nord (xixe siècle), les migrations de la Wallonie vers le Wisconsin (xixe siècle), les boat-people vietnamiens (1975-1980) ou, depuis le début du xxie siècle, africains qui viennent s’échouer sur de nombreuses îles de la Méditerranée. Pour qu’il y ait migration, il faut des forces répulsives à l’origine, et attractives à la destination. Les villes agissent souvent comme des aimants pour les migrants qui s’entassent en périphérie (bidonvilles). Il existe bien d’autres types de migrations : les entreprises, étant inégalement réparties, vont générer des migrations alternantes de travail, entraînant congestion et pollution sur des territoires de plus en plus vastes (périurbanisation) ; les migrations touristiques, enfin, sont aussi en constante progression avec le développement du tourisme dans les pays émergents. On estime le nombre de touristes internationaux à 850 millions. Toute migration a des impacts socio-spatiaux forts, à l’origine comme à la destination.
Commerce
Certains lieux ne disposent pas des ressources nécessaires, mais le commerce leur permet de les acquérir. Le commerce de biens, de ressources et de capitaux a de tout temps existé. Le Japon dispose de peu de ressources naturelles, mais les grandes firmes japonaises, telles que Toyota, Sony ou Sanyo, produisent et exportent. Monaco a le P.N.B. par habitant le plus élevé du monde sans disposer de mines ou terres agricoles sur son territoire.
L’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie de l’Est (la Triade) assurent depuis longtemps la plupart des échanges mondiaux de produits manufacturés, de services, de capitaux et d’informations. Chaque pôle organise ensuite son espace d’échanges, particulièrement autour de grandes métropoles. L’émergence des nouveaux pays industrialisés (N.P.I.) bouleverse cet « ordre » classique et recouvre une réalité en rapide évolution : citons les « cinq bébés tigres » (Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Vietnam), les « jaguars » (Mexique, Chili, Colombie), les B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, plus anciennement industrialisée, Inde, Chine, Afrique du Sud) ou encore la Turquie.
Transport de marchandises
On observe une multiplication et une croissance constante des flux de marchandises (produits bruts et finis), en raison de la libéralisation du commerce, de la baisse du coût du transport favorisée par le gigantisme et de la conteneurisation, et la croissance de la consommation. Les flux d’invisibles (flux d’informations et de services favorisés par les N.T.I.C. et libéralisation des services) ont également explosé.
Conflits
La volonté de contrôler des territoires détenant des ressources naturelles, fortement convoitées car limitées, engendre de nombreux conflits. Les exemples, ici aussi, sont nombreux : le pétrole dans le golfe Persique ; le lithium, « or gris » du Chili ;[...]
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Écrit par
- Isabelle THOMAS : docteur ès sciences, directrice de recherche F.R.S.-FNRS, professeur à l'École de géographie de l'université catholique de Louvain (Belgique)
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