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GÉOMÉTRIE ALGÉBRIQUE

Intersections

Définitions

Soit Y un fermé irréductible d'une variété algébrique X. La codimension de Y dans X est définie comme la borne supérieure des entiers n tels qu'il existe une suite strictement croissante (F0, F1, ..., Fn) de fermés irréductibles de X avec F0 = Y ; si X est irréductible :

Supposons maintenant que X est une variété sans point singulier, et considérons des fermés irréductibles Y et Z de X ; si W est une composante irréductible de Y ∩ Z, on a l'inégalité suivante :

(par exemple, dans l' intersection de deux hypersurfaces, toutes les composantes irréductibles sont de codimension au plus 2). On dit que Y et Z se coupent proprement en W dans le cas où il y a égalité :
(formule des dimensions) ; on peut alors définir un entier mw appelé multiplicité de W dans l'intersection de Y et Z (cf. courbes algébriques, pour le cas où Y et Z sont des courbes). Si Y et Z se coupent proprement en toutes les composantes irréductibles de Y ∩ Z, on dit que l'intersection de Y et Z est propre, et on peut définir un « cycle » intersection :
(somme étendue aux composantes irréductibles de Y ∩ Z). D'une manière générale, nous appellerons cycle de codimension m une combinaison linéaire formelle à coefficients entiers de fermés irréductibles de codimension m, et nous désignerons par Zm(X) le groupe additif des cycles de codimension m. On peut aussi définir la notion de cycles qui se coupent proprement ; si z ∈ Zm(X) et z′ ∈ Zm′(X) sont des cycles qui se coupent proprement, leur produit d'intersection z.z′ est défini, et c'est un cycle de codimension m + m′. Voici les propriétés fondamentales du produit d'intersection :

(1) Soit z ∈ Zm(X) et z1, z2 ∈ Zm′(X) ; si z.z1 et z.z2 sont définis, il en est de même de z.(z1 + z2) et z.(z1 + z2) = z.z1 + z.z2.

(2) Commutativité : z.z′ = z′.z (si l'un des membres est défini, l'autre l'est aussi).

(3) Associativité : z.(z.z″) = (z.z′).z″ lorsque les deux membres sont définis.

Soit z ∈ Zm(X) et T ∈ Zn(Y) où X et Y sont des variétés sans singularité ; on définit un cycle produit z × t ∈ Zm+n(X × Y)

Alors si z.z′ et t.t′ sont définis, il en est de même de (z × t ) . (z′ × t′) et donc (z × t ) . (z′ × t′) = (z.z′) × (t.t′).

Soit f : X → Y un morphisme de variétés irréductibles sans singularité. On définit l'image directe f* : Zm(X) → Zm+r(Y) (r = dim Y − dim X) ; c'est une application additive telle que :

avec d = [K(W) : K(f (W))] (degré de W comme revêtement ramifié de f (W) ; W est un fermé irréductible de X). L'image réciproque f*(t ) d'un cycle t sur Y n'est pas toujours définie ; on pose f*(t ) = p*((X × t).Γf) où p est la projection de X × Y sur X et Γf est le graphe de f. La codimension est conservée par f*, et on a f* (t1 + t2) = f* (t1) + f* (t2) et f* (t.t′) = f*(t ).f*(t′) lorsque les deux membres sont définis. Si des cycles z et z′ sur X se coupent proprement, on a z.z′ = δ*X(z × z′) où δX : x ↦ (x, x) est le morphisme diagonal de X dans X × X. Considérons un cycle z sur X et un cycle t sur Y ; on a la formule de projection f* (z . f*(t )) = f*(z) . t (si les deux membres sont définis).

La théorie des intersections utilise diverses notions d'équivalence de cycles (linéaire, algébrique, numérique ; cf. courbes algébriques) ; ces relations d'équivalence sont compatibles avec l'addition des cycles et avec le produit d'intersection (et même avec les opérations f* et f*). Si z et z′ sont des cycles quelconques sur une variété X, le produit z.z′ n'est pas[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'université de Paris-VIII-Denis-Diderot

Classification

Médias

Isomorphisme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Isomorphisme

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Cissoïde

Paraboloïde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paraboloïde

Autres références

  • ALGÈBRE

    • Écrit par
    • 7 143 mots
    Il n'est pas question même d'esquisser ici l'histoire de la géométrie algébrique, qui était au départ l'étude des courbes algébriques, et qui, sous sa forme actuelle, la théorie des schémas, due au mathématicien français A. Grothendieck, est devenue une des branches les plus abstraites et...
  • CASTELNUOVO GUIDO (1865-1952)

    • Écrit par
    • 342 mots

    Mathématicien italien dont les travaux ont porté principalement sur la géométrie algébrique. Né à Venise, Castelnuovo fut l'élève de Véronèse à Padoue ; assistant à Turin, il eut avec C. Segre de nombreux entretiens d'où devait sortir l'exposé de la géométrie sur une courbe algébrique, publié...

  • CHEVALLEY CLAUDE (1909-1984)

    • Écrit par
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    Fils d'ambassadeur, né à Johannesburg, Chevalley a fait la plus grande partie de ses études à Paris, où il fut élève de l'École normale supérieure, de 1926 à 1929. Il a enseigné à l'université de Rennes, puis aux États-Unis, aux universités de Princeton et de Columbia (New York). Il termina sa...

  • CLEBSCH RUDOLF FRIEDRICH ALFRED (1833-1872)

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    Le mathématicien allemand Rudolf Friedrich Alfred Clebsch est né le 19 janvier 1833 à Königsberg (auj. Kaliningrad) et mort le 7 novembre 1872 à Göttingen. Il fit ses études à l'université de sa ville natale (1850-1854). Quoique Jacobi ne donnât plus de cours, l'école qu'il avait fondée...

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