- 1. Sur quelques propriétés de l'espace euclidien
- 2. Remarques sur les courbes et les surfaces
- 3. Arcs paramétrés et trajectoires
- 4. Courbes régulières
- 5. Définition des surfaces
- 6. Formes fondamentales sur une surface
- 7. Courbes tracées sur une surface
- 8. Propriétés globales liées à la courbure totale
- 9. Bibliographie
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CLASSIQUE
Arcs paramétrés et trajectoires
Nous allons distinguer à présent les notions d' arc paramétré et de courbe régulière.
On appellera arc paramétré de classe Ck une application f d'un intervalle I =[a, b]de R dans E2 ou E3 qui soit k fois continûment dérivable dans I (en a et b, on considère respectivement les dérivées à droite et à gauche) ; dans ce qui suit, on supposera k assez grand pour que toutes les dérivations effectuées aient un sens. On appelle trajectoire de l'arc paramétré f le sous-ensemble image A = f (I).
On dira que deux arcs paramétrés (f, I) et (g, J) de classe Ck sont Ck-équivalents s'il existe un Ck-difféomorphisme ϕ de I sur J (c'est-à-dire une bijection k fois continûment dérivable ainsi que son inverse) tel que :
cela entraîne en particulier que les deux arcs ont la même trajectoire. On dira que le changement de loi de « temps » τ = ϕ(t) est un changement de paramètre admissible. Pour tout t ∈ I, on a dϕ/dt ≠ 0 ; les paramètres admissibles se répartissent donc en deux classes : ceux pour lesquels dϕ/dt > 0 et ceux pour lesquels dϕ/dt < 0. Choisir un signe revient à orienter la trajectoire.Exemples
Considérons le « trèfle à quatre feuilles » :
pour 0 ≤ t ≤ 2 π ; l'origine O est un point multiple pour la trajectoire, car on a x = y = 0 pour t = π/4, 3 π/4, 5 π/4, 7 π/4.Soit maintenant, pour t ∈ R, l'arc paramétré :
la trajectoire est composée d'arcs se déduisant les uns des autres par translation. C'est la cycloïde, trajectoire d'un point lié à un cercle qui roule sans glisser sur une droite.Points réguliers
Soit f : I → E3 un arc paramétré. On appelle vitesse à l'instant t le vecteur dérivé :
si on change la loi de temps, t = ϕ(τ) et g(τ) = f (ϕ(τ)), on a :et les vecteurs (df/dt)(t) et (dg/dτ)(τ), par suite, sont colinéaires ou simultanément tous deux nuls.Si (df/dt)(t) n'est pas nul et si t est un point intérieur à I, la droite portant le vecteur vitesse s'appelle la tangente en M à la trajectoire. Si I = [a, b], on dit que l'arc est fermé lorsque f (a) = f(b) ; remarquons que, même si en tout point la dérivée est non nulle, la trajectoire peut ne pas avoir de tangente en f(a) (par exemple si x = cos t cos 2 t, y = sin t cos 2 t pour π/4 ≤ t ≤ 3 π/4).
Si t est intérieur à l'intervalle I et si f ′(t) ≠ 0, on dit que le point f (t) est un point régulier de la trajectoire ; cette propriété se conserve par changement de paramètre admissible. Il résulte alors du théorème des fonctions implicites (cf. calcul infinitésimal – Calcul à plusieurs variables) qu'il existe un intervalle I1 ⊂ I contenant t tel que la restriction de f à I1, soit injective : par exemple, tous les points du cercle x = R cos t, y = R sin t sont des points réguliers et la restriction de f à
est injective pour tout t.Pour un arc paramétré, le vecteur d2f/dt2 représente l' accélération. Dans un changement de paramètre admissible, on a, pour g(τ) = f (t) :
ainsi, si les vecteurs df/dt et d2f/dt2 ne sont pas colinéaires, le vecteur d2g/dτ2 appartient au plan engendré par ces vecteurs, appelé plan osculateur à la trajectoire au point f (t).En un point régulier, désignons par p le plus petit entier ≥ 2 tel que le vecteur dpf/dtp soit non nul et non colinéaire au vecteur vitesse df/dt ; au voisinage d'un tel point, la trajectoire présente l'aspect indiqué sur la figure : le point est dit ordinaire si p est pair ; si p est impair, la trajectoire « traverse » la tangente au voisinage du point et on dit qu'il y a inflexion. Le cas où df/dt et d2f/dt2 sont colinéaires se ramène au précédent, car on peut trouver, dans un intervalle I1 ⊂ I contenant t[...]
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Écrit par
- Paulette LIBERMANN : professeur à l'université de Paris-VII
Classification
Médias
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