AKERLOF GEORGE A. (1940- )
Économiste américain, lauréat en 2001 du prix Nobel d'économie avec Michel Spence et Joseph Stiglitz pour leurs travaux sur les marchés à information asymétrique.
Né le 17 juin 1940 à New Haven (Connecticut), George A. Akerlof obtient sa licence à Yale en 1962 et son doctorat à l'Institut de technologie du Massachusetts (M.I.T.), en 1966. Cette même année, il commence à enseigner à l'université de Californie à Berkeley. En 1980, il est distingué par un prix de la fondation Goldman. Ses recherches dérivent souvent d'autres disciplines, telles que la psychologie, l'anthropologie et la sociologie. Il est l'un des fondateurs de l'économie comportementale.
L'étude d'Akerlof sur l'information asymétrique est centrée sur les marchés dans lesquels les vendeurs connaissent mieux que l'acheteur la qualité du produit vendu. Akerlof prend pour exemple l'achat d'une voiture d'occasion. Il démontre ainsi que l'on peut aboutir à une « antisélection » (adverse selection) des mauvaises voitures au détriment des bonnes. Dans son célèbre article publié en 1970, The Market for Lemons : Quality Uncertainty and the Market Mechanism (Le Marché des « tacots » : incertitude sur la qualité et mécanisme de marché), il explique pourquoi, comment et avec quelles conséquences l'asymétrie d'information détériore le fonctionnement des marchés. Il suggère que de nombreuses institutions économiques ont vu le jour afin de s'auto-protéger des conséquences de l'antisélection, et notamment les vendeurs de voitures d'occasion qui n'hésitent pas à proposer des garanties afin de mettre en confiance le consommateur. Or, ce dernier sait pertinemment qu'il existe des automobiles de mauvaise qualité. Les vendeurs proposent un prix moyen pour les bonnes occasions comme les mauvaises. Les propriétaires de bonnes occasions refusent de vendre à ce prix, tandis que les propriétaires de tacots y voient une aubaine. Les premiers retirent ainsi leur voiture de la vente et il ne reste plus sur le marché que ces fameuses voitures en ruines. Dans le cadre des pays en développement, l'analyse d'Akerlof met en évidence un second élément : les taux d'intérêt sont souvent exorbitants parce que le prêteur ne dispose pas d'une information adéquate concernant la solidité financière de l'emprunteur.
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